Publié le samedi 09 décembre 2023
Des activistes expriment leur désaccord envers Lafarge et les carrières des LGV en Gironde malgré la présence policière
Actions ciblées contre Lafarge et les carrières des LGV en Gironde Un important déploiement policier a empêché des activistes de pénétrer dans la cimenterie Lafarge de Lormont, le samedi 9 décembre.
Cette action visait à commémorer l'événement survenu il y a un an à Bouc-Bel-Air, où des militants des Soulèvements de la Terre avaient tenté de "désarmer" un site industriel appartenant au même groupe.
Suite à cette action, 31 personnes avaient été arrêtées et placées en garde à vue pour terrorisme.
En soutien à ces événements, des mobilisations sont organisées partout en France jusqu'au 12 décembre sous le mot d'ordre "contre Lafarge".
Les motifs de cette contestation portent sur la production de ciment, l'un des principaux émetteurs de CO2 au niveau mondial (8%), ainsi que sur l'artificialisation des sols et la disparition des espaces naturels et agricoles. À Bordeaux, plusieurs organisations telles qu'Attac, ANV-Cop21 et Extinction Rebellion ont appelé à un rassemblement dans le quartier du chemin de Lissandre, fortement touché par la bétonisation.
Après quelques négociations avec les forces de l'ordre, elles ont obtenu le droit d'accrocher leurs banderoles, notamment en visant les Cascades de Garonne.
Monica Casanova, conseillère municipale NPA à Lormont, dénonce le projet de construction d'un hôtel 4 étoiles et de 1100 logements, principalement destinés aux investisseurs seniors et étudiants, sur l'ancienne cimenterie devenue une zone naturelle protégée.
Elle rappelle le scandale politique entourant cette affaire, notamment la vente du terrain à un prix sous-évalué à une entreprise immobilière, Pichet, ainsi que la réalisation de l'opération sans étude d'impact.
Le collectif Amédée-Sacré-Cœur s'oppose également à Euratlantique et à la densification de ce quartier situé au sud de la gare.
Pierre, membre du collectif LGV Nina (lignes à grande vitesse ni ici, ni ailleurs), met en garde contre "le plus gros chantier BTP de France des 10 prochaines années".
Les LGV Bordeaux-Toulouse/Dax nécessiteront 54 millions de m³ de matériaux et 5 millions de rotations de camions, ce qui entraînera l'artificialisation de 4800 hectares, voire le double ou le triple avec l'ouverture ou l'extension prévue des carrières et des gravières.
Plusieurs projets ont déjà été identifiés en Gironde, tels que les 36 hectares d'une nouvelle carrière du groupe Garandeau à Porchères, qui fait l'objet d'une contestation judiciaire depuis 10 ans par le maire et la Sepanso.
De même, 85 hectares seront utilisés pour l'agrandissement d'un site de Vinci à Saint-Michel-de-Rieufret, au détriment d'une forêt.
Enfin, Lafarge vise 140 hectares de terres agricoles à Bourdelles et Mongauzy, dans le Réolais.
Des rassemblements ont eu lieu ce samedi à Porchères et Saint-Michel-de-Rieufret.
Le collectif de Pierre compte sur la coordination des luttes alors que les travaux doivent commencer très prochainement.