Publié le jeudi 28 décembre 2023
"Le rapport du BEA révèle des dysfonctionnements dans l'organisation du travail des contrôleurs aériens à l'aéroport de Bordeaux-Mérignac"
Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) pour la sécurité de l'aviation civile a publié un rapport pointant l'organisation du travail des contrôleurs aériens suite à un "incident grave" survenu à l'aéroport de Bordeaux-Mérignac.
Cet incident s'est produit le 31 décembre 2022, lorsqu'un avion de tourisme et un Airbus A320 sont entrés en collision.
Le BEA a publié les conclusions de son enquête, dans un document de 63 pages consultables par France Bleu Gironde et franceinfo.
Le rapport revient sur les faits en détaillant que le contrôleur a autorisé l'atterrissage d'un avion de tourisme, qui transportait le pilote et un passager, juste avant que l'Airbus A320 de la compagnie EasyJet en provenance de Londres-Gatwick ne soit autorisé à atterrir sur la même piste.
La densité du trafic a conduit à "oublier" la présence de l'avion de tourisme.
Suite à l'alerte du pilote de l'avion de tourisme, l'Airbus a dû interrompre son approche à seulement 50 mètres du sol.
Le rapport du BEA souligne également des dysfonctionnements dans l'organisation du travail.
Au moment de l'incident, seulement trois contrôleurs aériens étaient en poste à la tour de contrôle de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac, alors que six étaient prévus.
Selon le BEA, cet incident n'est pas isolé et il s'inquiète de l'autogestion du temps de travail des contrôleurs aériens.
Le rapport met en évidence une situation où les équipes de contrôleurs travaillent avec un effectif inférieur à celui nécessaire, en-dehors d'un cadre légal.
Le BEA recommande donc à la Direction des services de la navigation aérienne (DSNA) d'équiper les centres de contrôle d'un moyen d'enregistrement automatique de la présence des contrôleurs sur leur poste de travail.
Ces conclusions mettent en lumière les défis liés à l'organisation du travail des contrôleurs aériens.
Il est crucial de garantir des effectifs adéquats pour assurer la sécurité aérienne, et il appartient aux autorités compétentes d'évaluer et de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour corriger les dysfonctionnements identifiés par le BEA.