En février 2022, une exposition marquante s'est tenue au palais présidentiel du Bénin, au cours de laquelle 26 artefacts, y compris des statues, des trônes et des portes en bois, ont été restitués par la France.

Ces objets, natifs du royaume d’Abomey et pillés par des soldats français en 1892, étaient précédemment conservés au musée du Quai Branly à Paris.

Cette restitution a été précédée d'une déclaration d'Emmanuel Macron en novembre 2017 à Ouagadougou, durant laquelle il a reconnu les préjudices de la colonisation.

Il a exprimé son souhait que, dans un délai de cinq ans, des solutions soient mises en place pour permettre le retour temporaire ou définitif du patrimoine culturel africain en Afrique.

Suite à cette déclaration, une étude a été commandée pour évaluer l'histoire et l'état actuel des collections d'art africain en France, en particulier celles issues d'acquisitions contestées ou illégitimes.

Le rapport, coécrit par l'écrivain sénégalais Felwine Sarr et l'historienne de l'art française Bénédicte Savoy, a été publié en novembre 2018.

Alors que ce rapport a suscité un débat au sein des institutions muséales françaises, il est légitime de se demander quel est l'impact sur les musées de Nouvelle-Aquitaine.

Il convient de rappeler que, bien que la majorité des artefacts aient été transférés à Paris, des ports comme Bordeaux et La Rochelle ont joué un rôle clé dans la dynamique coloniale française.

Cela soulève la question de savoir si des œuvres présentes dans les musées aquitains sont potentiellement litigieuses ou revendiquées par les anciennes colonies.

Sophie Chave-Dartoen, la directrice du Musée d'ethnographie de Bordeaux et enseignante-chercheuse à l'Université de Bordeaux, souligne qu'il n'existe pas de certitudes quant à la possession d'œuvres contestées dans ces établissements.

Ces réflexions sur la restitution du patrimoine aux anciennes colonies se poursuivent, tout en soulevant des enjeux éthiques et historiques importants pour la Nouvelle-Aquitaine.