Publié le jeudi 28 novembre 2024
"Au revoir au Charles-de-Gaulle : des familles étreintes par l'émotion face à un départ de quatre mois"
Ce jeudi matin, au pied de la Tour Royale, de nombreuses familles sont venues dire adieu à leurs proches à l’occasion du départ du porte-avions Charles-de-Gaulle, qui s'engage dans une mission de quatre mois.
Les cris d’un jeune enfant, "Au revoir papa!", résonnent parmi les nombreux téléphones et appareils photo brandis pour immortaliser ce moment.
Corinne est présente pour soutenir son filleul, Thomas, qui vivra une expérience unique sur le navire. "Je suis arrivée à 7h30 pour m’assurer d’avoir une bonne place", confie-t-elle, évoquant les souvenirs de son frère, également marin.
Vaitomina, elle, s’exprime avec émotion : "Les missions de mon compagnon ne durent généralement pas plus d’un mois.
C’est un petit pincement au cœur", tout en portant son enfant de deux ans sur les épaules sous le vent frais de la rade.
Elle n’est pas la seule à ressentir cela.
La mère du marin, originaire de Polynésie, vit pour la première fois cet instant. "C’est le dernier de mes enfants, c’est particulier", dit-elle, presque à voix basse, avec des lunettes de soleil pour cacher ses larmes.
Claire, compagne d’officier, paraît plus familière avec ces départs. "Notre fille a seulement un mois et demi, donc il va manquer quelques moments importants… Mais ce sont des missions enrichissantes, il aime son travail, et nous nous en sortons bien toutes les deux", déclare-t-elle avec un sourire.
Iris, également épouse d’un marin, partage son expérience : "C’est toujours difficile lorsque l’on est confronté au départ.
Cette mission dure en fait quatre mois, et ma fille de deux ans ne comprend pas ce qui se passe ni quand son père reviendra.
Il est important de mettre en place un petit rituel pour atténuer la situation." Au bord de l’eau, un couple suit le porte-avions à l’aide de jumelles.
Leur fille, Hortense, infirmière, s’apprête à entrer dans le monde marine pour sa première mission. "C’est éprouvant pour les familles, d’autant qu’ils se dirigent vers une zone à la réputation difficile.
Néanmoins, elle est entourée de bonnes personnes", observe Philippe, observant le navire s’éloigner peu à peu de la rade, entamant ainsi sa longue aventure.