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Publié le jeudi 23 novembre 2023
Crise du logement : protection des habitants avant les intérêts touristiques et mesures d'accès à la propriété à privilégier
Crise du logement : priorité à la protection des habitants plutôt que des touristes Le sénateur communiste Ian Brossat s'est rendu à Nice hier soir pour une conférence sur le thème "Se loger dans les grandes villes?".
Ancien adjoint au logement du maire de Paris, il partage son point de vue sur les similitudes entre Paris et Nice face aux difficultés liées au logement.
Dans ces zones tendues et touristiques, le développement des plateformes touristiques engendre des tensions sur le marché du logement et favorise la prolifération de locations hôtelières clandestines.
Pour contrer ces phénomènes, Paris a été pionnière en instaurant des règles dès 2014, avec pour objectif d'autoriser les locations occasionnelles tout en limitant les locations excessives.
Cette régulation a permis de contrôler le phénomène et de protéger le tissu économique local.
Cependant, malgré ces mesures, les problèmes persistent.
Des anomalies fiscales subsistent, accordant par exemple un abattement fiscal plus avantageux aux propriétaires louant à des touristes qu'à des salariés sur une longue période.
Une incohérence que le sénateur espère voir corriger via des amendements au projet de loi finances.
Il souligne également que les locations de type Airbnb ne sont pas soumises à la TVA contrairement aux hôtels, ce qui creuse encore les disparités.
Si le problème des locations touristiques représente un enjeu majeur dans la crise du logement, il ne s'agit pas de la seule difficulté.
Dans les zones denses, la possibilité de construire de nouveaux logements est limitée.
Dans ce contexte, Ian Brossat estime qu'il est essentiel de protéger l'existant en priorité pour les habitants plutôt que de favoriser les touristes.
L'accès à la propriété constitue une préoccupation réelle pour de nombreux ménages.
Les restrictions d'accès aux prêts bancaires ainsi que la baisse de l'accès au prêt à taux zéro décidée par le gouvernement ont aggravé la crise du logement, notamment dans le secteur social.
Plus de 70% des Français seraient éligibles aux logements sociaux, pourtant les caisses des bailleurs sociaux sont ponctionnées depuis l'élection d'Emmanuel Macron.
Cette situation entraîne des difficultés à loger les travailleurs essentiels tels que les infirmiers et les policiers, qui jouent un rôle clé dans nos villes.
Le logement social, selon Ian Brossat, doit donc bénéficier non seulement aux personnes les plus vulnérables, mais aussi aux classes moyennes disposant d'un revenu fixe.
En somme, la crise du logement nécessite un équilibre entre la protection des habitants, la régulation des locations touristiques et des mesures favorisant l'accès à la propriété et au logement social pour tous.