Une agence du Crédit Agricole à Toulon a récemment été mise en lumière de manière peu flatteuse en étant nommée pour le prix du "dispositif anti-SDF le plus fourbe" par la Fondation Abbé Pierre.

Cette distinction, qui en est à sa troisième édition, est attribuée en raison de l'installation de lames métalliques sur le sol devant l'établissement.

Selon la fondation, ce type de mobilier constitue "un mobilier passif agressif" et témoigne d'une "hostilité discrète" qui s'intègre à l'environnement urbain tout en rendant difficile l'utilisation des espaces.

Les organisateurs des Pics d’Or soulignent que ces lames empêchent clairement les personnes sans-abri de trouver un endroit où s'asseoir.

Cette situation est d'autant plus préoccupante qu'elle se produit devant une banque, un type d'établissement souvent associé à l'utilisation de mobilier urbain pour repousser les personnes sans domicile fix, dans le but de minimiser la mendicité dans leur voisinage.

Ces installations ont été décrites comme originales, étant "de dimension réduite, fines et relativement discrètes".

La fondation attire également l'attention sur les diverses formes de mobilier urbain qui excluent les personnes sans-abri des espaces publics, en les empêchant de trouver refuge ou repos, une pratique qui s'ajoute à des réglementations politiques telles que les arrêtés anti-mendicité.

Elle fait état d'une recrudescence de tels dispositifs qui rendent les villes de plus en plus inhospitalières pour ceux qui vivent dans la rue.

Dans une édition précédente des Pics d’Or, un mobilier d'une librairie biblique de la ville avait également été nominé, tandis qu'une mutuelle avait remporté le prix.

La Fondation Abbé Pierre rappelle que la France compte actuellement environ 330 000 personnes sans domicile, dont plus de 2 000 enfants, un chiffre qui a doublé en dix ans.

Pour l'association, ces mesures de repoussement ne font qu'aggraver la situation en déplaçant le problème plutôt qu'en l'éradiquant.

Notons qu'à ce jour, le Crédit Agricole n'a pas répondu aux demandes de commentaire concernant cette situation.