Publié le lundi 11 décembre 2023
"Le douloureux procès du supplice de Brayan, 10 ans, à Toulon bouleverse la cour d’assises"
Le supplice du petit Brayan, 10 ans, à Toulon émeut la cour d’assises Les enquêteurs de la cour d'assises du Var sont rarement pris d'émotion face aux crimes qu'ils doivent examiner.
Cependant, l'affaire du petit Brayan, âgé de 10 ans, décédé des suites des violences infligées par son oncle, sa tante et sa mère le 5 juin 2020 à Toulon, a bouleversé même les policiers et gendarmes les plus chevronnés (voir nos éditions précédentes).
Un officier de police judiciaire a versé des larmes lorsqu'il a relaté les premiers éléments de l'enquête ayant conduit à l'inculpation d'Arnold Echati Houmadi, Emilie Moreira de Brito et Sonia Maurisse pour meurtre, actes de torture et barbarie. "Le personnel médical de l'hôpital Sainte-Musse était en pleurs", se souvient-il. "Tout le monde était choqué.
Terrorisé." Un des trois médecins légistes ayant examiné Brayan confie : "Je ne me rappelle pas avoir pleuré dans une autre autopsie en 13 ans de carrière".
Un autre ajoute : "J'avoue avoir été un temps figé quand on l'a sorti de la housse mortuaire." Le corps du petit Brayan, couvert de nombreuses lésions, allant des ecchymoses aux brûlures, est arrivé en réanimation.
Battu à mort, le garçonnet de 34 kg n'a pas survécu à un œdème cérébral provoqué par un dernier choc violent sur la tête.
D'après les légistes, Brayan serait mort une heure après ce dernier coup.
Pourtant, sa mère, Sonia, a attendu jusqu'à 2 heures du matin le lendemain avant de l'amener à l'hôpital.
Pire encore, elle a demandé à sa fille de 12 ans de transporter le corps de son petit frère, déjà rigide, jusqu'à la voiture.
Les enquêteurs soupçonnent que la mère voulait profiter de ce temps pour nettoyer l'appartement et effacer toute trace suspecte.
Lors de son passage devant la cour, Sonia Maurisse déclare : "Je n’ai pas tué mon enfant.
J’ai peut-être commis des actes de torture et barbarie, mais ce n’était pas volontaire.
C’était par obligation." Elle explique qu'elle était sous l'emprise d'Arnold Echati, qui avait instauré chez eux un "camp d'entraînement militaire".
Cependant, ce dernier nie avoir été seul responsable et soutient que Emilie était également présente.
La cour disposera d'une semaine pour se faire une idée de cette affaire atroce et se remettre de l'émotion suscitée par les différents témoignages.