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Publié le jeudi 20 février 2025
Mort de Rémy Poli à Toulon : un policier municipal partiellement relaxé en appel, la cour annule le délit de non-empêchement d’un crime
Un policier municipal a été partiellement relaxé par la cour d'appel d'Aix-en-Provence, deux ans après avoir été condamné à Toulon pour "non-empêchement d’un crime" et "faux en écriture publique", selon les informations diffusées par son avocat, Maître Bertrand Pin.
Cette décision fait suite à la mort de Rémy Poli en octobre 2019, survenue suite à un affrontement avec un employé d'une supérette Carrefour City située dans le quartier du Mourillon à Toulon.
L'affaire principale, concernant le présumé auteur du coup mortel, reste encore en attente de jugement, celui-ci ayant été mis en examen il y a plus de cinq ans.
Lors de l'incident, deux agents de police municipale étaient présents dans le magasin.
La question de leur inaction durant l'altercation a été au cœur des discussions devant le tribunal, ainsi que lors de la prochaine audience prévue le 14 janvier 2025.
Le policier concerné, reconnu coupable, a reçu une peine de quinze mois de prison avec sursis pour avoir présenté un rapport déformant les événements.
Cependant, le délit de "non-empêchement d’un crime" a été annulé par la cour.
Les policiers avaient été témoins du début de la dispute, née d'un différend lié à l'essai d'un déodorant en rayon.
Après que Rémy Poli eut été sommé de payer le produit, l'altercation a continué à l'extérieur, où il a été frappé, le laissant gravement blessé.
Le policier rejugé a affirmé ne pas avoir vu le choc et a décrit la chute de Poli comme soudaine.
Il a également déclaré que personne ne les avait alertés sur la gravité de la situation, et son rapport, rédigé plusieurs jours après les faits, minimisait l'incident en parlant simplement d'une "chute sans raison apparente".
Ce document a été jugé constituant un "faux en écriture publique".
L'avocat de la défense a souligné que les événements s'étaient déroulés rapidement, plaidant une imprévisibilité des faits, et cette argumentation a été favorable à son client, qui a vu sa responsabilité dans le décès de Rémy Poli remise en question par la cour.