L’eau de mer peut prendre des teintes variées, allant du vert à l’orange, en passant par le rouge ou le marron.

Ces couleurs, souvent observées en pleine mer, résultent de la prolifération de phytoplancton, un ensemble de micro-organismes végétaux.

Ce phénomène intrigue particulièrement Françoise Miralles, bio-technicienne au Laboratoire environnement ressource Provence Azur Corse (LER/PAC) de l’Ifremer. À l’aide de son microscope, elle réalise des observations détaillées et des comptages précis de ces organismes.

Par exemple, dans un échantillon prélevé récemment à l'Étang de Berre, elle a identifié 10 000 individus d’une espèce appelée "pseudo-nitzschia", ce qui signifie qu’il y en a environ 10 millions par litre.

Certaines de ces microalgues sont surveillées de près en raison de leur potentiel toxicité pour l’Homme, que ce soit directement ou indirectement par le biais des coquillages.

Le suivi des diverses espèces de phytoplancton est assuré par les réseaux REPHY et REPHYTOX, qui étudient leur présence ainsi que celle des toxines pour évaluer la qualité des écosystèmes marins.

Selon Françoise Miralles, la connaissance des espèces et de leur abondance est essentielle : une première cartographie a été réalisée pour mieux appréhender leur dynamique.

Bien que le phytoplancton soit microscopique, son rôle est fondamental dans l’écosystème marin.

Miralles souligne que son importance est proportionnelle à sa taille : "Sans phytoplancton, les océans seraient des déserts." Ces végétaux unicellulaires, qui se multiplient grâce à la photosynthèse, représentent le premier maillon de la chaîne alimentaire marine, capturant le carbone et produisant une grande partie de l'oxygène que nous respirons.

La spécialiste observe également une évolution de la saisonnalité du phytoplancton, moins marquée qu’auparavant, en raison du changement climatique et du réchauffement des eaux.

De nombreuses questions demeurent quant à la compréhension des dynamiques de ces organismes essentiels pour notre planète.