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Publié le jeudi 08 février 2024

Dirigeants de la mosquée de Villeneuve-d'Ascq : réquisition de peines de prison pour "abus de confiance" et investissements illégaux.

Dirigeants d'une mosquée dans le Nord : réquisition de peines de prison pour "abus de confiance" Le parquet a demandé des peines de prison ferme à l'encontre de quatre dirigeants de la mosquée de Villeneuve-d'Ascq (Nord) pour des investissements immobiliers interdits visant à financer l'établissement religieux ainsi qu'un prêt de 200 000 euros accordé au lycée musulman Averroès.

Ces individus comparaissaient devant le tribunal de Lille pour des accusations d'"abus de confiance", de blanchiment d'argent et, pour trois d'entre eux, de tentative d'escroquerie.

Le parquet a requis des peines de six à dix mois de prison ferme, assorties de 12 à 14 mois de sursis pour certains, ainsi qu'une peine de sursis simple pour un cinquième prévenu.

Le parquet a également demandé que, le cas échéant, ces peines puissent être purgées à domicile.

Sur le banc des accusés se trouvaient cinq dirigeants de la cinquantaine, aux cheveux grisonnants, portant pour la plupart des lunettes et des barbes taillées court.

Il s'agit de membres de longue date du Centre islamique de Villeneuve-d'Ascq (CIV), anciens salariés ou parents d'élèves de l'école Averroès.

L'affaire a été révélée suite à un signalement de la préfecture du Nord en 2022, qui mettait en cause le manque de transparence des bilans financiers du CIV.

En conséquence, les subventions d'Averroès ont été suspendues par la préfecture fin 2023, celle-ci accusant l'établissement de "manquements graves aux principes fondamentaux de la République", mettant ainsi en péril son avenir.

Dans un rapport de 2023 portant sur Averroès, le préfet a évoqué la possibilité que le CIV ait consenti de "faux prêts" à l'établissement scolaire afin de servir d'intermédiaire à des financements étrangers.

Lors de l'audience, le trésorier de la mosquée, Abdellah Ouafi, a affirmé qu'Averroès avait remboursé certains prêts et que des démarches étaient entreprises pour récupérer les 200 000 euros restants.

La mosquée a décidé de renoncer à certaines créances sachant que la fermeture de l'école était imminente, a déclaré Abdellah Ouafi.

Il a également souligné que les membres de l'association gérant la mosquée étaient informés de ces prêts et bénéficiaient d'un soutien massif de la part des fidèles.

Par ailleurs, le CIV avait acquis, grâce à une SCI, deux maisons destinées à être transformées en logements pour étudiants, loués afin d'assurer une certaine indépendance financière.

Le président du CIV, Mohamed Karrat, a expliqué cette démarche lors de l'audience.

Cependant, le parquet a souligné que les associations n'étaient pas autorisées à effectuer des investissements immobiliers.

L'objectif du CIV était de fournir un lieu de culte digne et des services aux fidèles, mais pas de financer un lycée ou des logements étudiants, a martelé la procureur.

Le jugement sera rendu ultérieurement.

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