La Métropole européenne de Lille a décidé d'engager des poursuites judiciaires contre Alstom en raison des retards pris dans la modernisation du métro lillois.

Selon la MEL, le constructeur devait livrer un nouveau système de pilote automatique et 27 nouvelles rames en 2016.

Cependant, le retard accumulé est qualifié d'"historique" et d'"au moins dix ans" par la métropole.

Face à cette situation, la MEL a décidé de mettre fin à la médiation engagée avec Alstom et d'aller en justice pour que la société assume ses responsabilités envers la métropole et les usagers du métro.

L'accord conclu en 2012 prévoyait un investissement de 266 millions d'euros pour anticiper l'augmentation du trafic dans la région lilloise.

Malgré une expertise en 2018, une médiation en 2019 et un avenant en 2020 fixant une nouvelle date de mise en service en avril 2023, les retards se sont accumulés.

La crise sanitaire liée à la Covid-19 a également entraîné des reports supplémentaires, repoussant l'échéance à décembre 2023.

Malheureusement, les essais du pilote automatique ont révélé 65 anomalies en septembre dernier, empêchant toujours le système de fonctionner correctement.

Alstom a reconnu sa responsabilité dans cette dérive sans précédent du projet, mais refuse d'indemniser la MEL pour les préjudices subis.

La métropole souhaite désormais déposer un recours en référé afin de contraindre Alstom à remplir ses obligations et à indemniser la MEL pour l'ensemble des préjudices subis, y compris sur le plan environnemental.

Une situation qui marque ainsi un retard considérable dans la modernisation du métro lillois.