
Publié le vendredi 27 octobre 2023
Suspension de l'expulsion de Sana, victime de mariage forcé en Syrie : une décision du tribunal administratif de Lille annule l'ordre d'expulsion
Lille: Suspension de l'expulsion de Sana, mariée de force en Syrie Le tribunal administratif de Lille a décidé de suspendre l'arrêté d'expulsion visant Sana vers l'Algérie.
Cette jeune mère de famille, qui avait été emmenée de force en Syrie lorsqu'elle était adolescente puis mariée à un djihadiste, pourra ainsi rester en France provisoirement.
Contrairement à ce qu'affirmait le préfet du Nord, les juges ont estimé que l'existence d'une menace grave pour l'ordre public n'était pas avérée.
De plus, Sana n'a pas été mise en examen ni placée sous le statut de témoin assistée.
Au contraire, elle a contribué à mettre en cause plusieurs personnes, y compris des membres de sa famille qui avaient participé aux actions de l'État islamique.
Son avocate a exprimé un immense soulagement pour Sana et ses filles, affirmant qu'elle devait pouvoir se reconstruire en France.
Sana, qui est de nationalité algérienne mais a toujours vécu en France, n'a jamais été en Algérie. À 13 ans, elle avait reçu une lettre lui indiquant qu'elle remplissait toutes les conditions pour obtenir la nationalité française, mais sa mère l'en a empêchée.
Peu après, à 15 ans, elle a été déscolarisée et emmenée en Syrie par sa mère radicalisée.
Elle y a ensuite été mariée à un djihadiste belge.
Lors de l'audience, Sana a nié tout lien avec Daech et a condamné leurs actes.
Cette décision constitue un revers pour le préfet du Nord, qui avait émis un avis défavorable à l'expulsion de Sana vers l'Algérie.
Les magistrats ont estimé qu'il existait un doute suffisamment sérieux sur la légalité de la décision d'expulsion pour en suspendre l'exécution.