Agnès Pannier-Runacher, récemment désignée ministre de la Transition écologique, a exprimé ce 24 septembre son inquiétude concernant la décision de l'État de faire appel de la condamnation à indemniser les riverains de l'usine Metaleurop, située dans le Pas-de-Calais.

Elle a précisé que cette démarche n'avait pas été initiée sous sa direction et a insisté sur l'importance d'assurer un soutien adéquat aux habitants affectés.

Selon des sources proches du dossier, le ministère a déposé un pourvoi en cassation devant le Conseil d'État en juillet.

Cette contestation fait suite à un jugement de la Cour administrative d'appel de Douai rendu en mai, qui a ordonné l'État à indemniser une cinquantaine de riverains en raison de ses manquements sur le contrôle de la pollution, notamment celle liée au plomb.

Interrogée par un reporter sur sa prise de position concernant ce pourvoi, Pannier-Runacher, élue députée du Pas-de-Calais en juillet, a indiqué qu'elle prévoyait de prendre rapidement en main ce dossier.

Cependant, elle n'a pas clairement évoqué un éventuel retrait de l'appel.

David Deharbe, avocat représentant l'agglomération Hénin-Carvin et les riverains, a relevé que le pourvoi avait été engagé durant une période où le gouvernement était en vacances, signalant que cela relevait d'une gestion des affaires courantes.

Huit cas de saturnisme, ainsi que 75 dépistages de niveaux de plomb élevés, ont été découverts chez des enfants suite à une enquête lancée par l'Agence régionale de Santé en 2022.

L’avocat a également demandé au Premier ministre et à la ministre de retirer ce pourvoi, le qualifiant de scandaleux.

Il a souligné l'urgence de mettre en place une législation en France concernant les sols contaminés.

L'usine Metaleurop, qui a fonctionné depuis 1894, a libéré d'importantes quantités de métaux lourds dans l'environnement, menant à la fermeture du site en 2003.