Publié le mardi 05 novembre 2024
Vaste réseau de passeurs condamné : 18 membres écopent jusqu'à 15 ans de prison pour trafic de migrants en Manche
Le tribunal de Lille a condamné 18 membres d'un réseau de passeurs à des peines de prison allant de 2 à 15 ans en raison de leur implication dans le trafic de migrants qui traversaient la Manche.
En plus des peines d'emprisonnement, les condamnés ont écopé d'amendes totalisant 1,445 million d'euros.
Le principal accusé, Mirkhan Rasoul, un Irakien de 26 ans, a reçu la peine maximale de 15 ans de prison, assortie d'une période de sûreté de deux tiers.
Selon les autorités, il aurait dirigé le réseau depuis sa cellule de prison en France, ce qui lui a valu également une interdiction définitive de séjour sur le territoire français et une amende de 200 000 euros.
Lors de son procès, il a été expulsé en raison de menaces proférées à l'encontre d'interprètes.
Les 17 autres prévenus, dont une femme, ont été condamnés à des peines variant de un à douze ans de prison et jusqu'à 150 000 euros d'amende, avec interdiction définitive du territoire.
Neuf d'entre eux ont été jugés par défaut, entraînant l'émission de mandats d'arrêt à leur encontre.
Le tribunal a également ordonné la confiscation de plusieurs milliers d'euros en espèces, ainsi que des véhicules et des importantes papiers d'identité.
Le procès, qui s'est tenu à la Juridiction interrégionale spécialisée de Lille, s'est déroulé entre fin septembre et début octobre.
Les prévenus disposent d'un délai de dix jours pour interjeter appel de cette décision.
La procureure a décrit un réseau aux ramifications internationales et a dépeint les membres comme des "marchands de mort", en raison des conditions dangereuses lors des traversées.
Plus de 50 perquisitions ont été effectuées, aboutissant à la saisie de 1 200 gilets de sauvetage, près de 150 canots pneumatiques et 50 moteurs, dans le cadre d'opérations coordonnées par plusieurs pays européens.
Le phénomène des traversées clandestines a connu une forte augmentation depuis 2018, avec une augmentation du nombre de migrants par embarcation.
Les statistiques indiquent que 2024 pourrait être l'année la plus mortelle, avec au moins 60 décès enregistrés.
Des membres du même réseau avaient déjà été sanctionnés précédemment et d'autres prévenus doivent comparaître devant la justice en Belgique l'année prochaine.