
Publié le jeudi 27 février 2025
Lyon : la préfecture lance un projet pour réorienter les ménages en hébergement d'urgence vers des solutions durables
La préfète d'Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, a annoncé le 27 février la volonté de réduire la prise en charge de certains ménages bénéficiant d'un hébergement d'urgence depuis une longue période.
Cette initiative vise à libérer des places afin d'accueillir des familles jugées plus vulnérables, comme l'indique un communiqué transmis à l'AFP.
En raison de la saturation des structures d'hébergement, un projet pilote sera mis en place pour 72 personnes logées dans deux foyers gérés par le bailleur social Adoma, situés à Oullins-Pierre-Bénite et Vaulx-en-Velin.
Ce processus débutera par une évaluation des conditions de vie des ménages, principalement en ce qui concerne leur état de santé ou leur situation administrative.
L'objectif est d'envisager la fin de l'hébergement pour ceux dont les raisons initiales d'admission ne sont plus d'actualité ou pour lesquels d'autres solutions auraient émergé.
La préfète souligne que cette démarche permettra d'ouvrir des places pour des familles en situation d'urgence plus critique.
Actuellement, environ 8.800 places d'hébergement d'urgence sont disponibles à Lyon, mais la crise du logement, particulièrement dans le secteur du logement social, empêche de nombreux bénéficiaires de quitter ces structures.
La durée moyenne de séjour dans le Rhône est évaluée à 44 mois, et 29 % des personnes accueillies y sont depuis plus de cinq ans.
La décision de la préfecture suscite des réactions mitigées.
La fédération du Rhône du Parti communiste français a qualifié cette annonce de "scandaleuse" et s'inquiète d'une compétition accrue entre les plus précaires.
Elle demande à la préfecture de revenir sur cette décision et exhorte l'État à créer 1.000 nouvelles places d'hébergement.
Selon les autorités, 377 places supplémentaires auraient été ouvertes en 2024, mais celles-ci ont rapidement été occupées.