Publié le vendredi 06 septembre 2024
"Bouches-du-Rhône : Les crabes bleus envahissent l'étang de Berre, une menace croissante pour les pêcheurs locaux"
L'étang de Berre fait face à une invasion préoccupante de crabes bleus, une espèce invasive originaire d'Amérique.
Cette situation menace non seulement l'écosystème local en raison de la destruction de la biodiversité, mais elle représente également un défi économique pour les pêcheurs de la région, qui envisagent d'interrompre leurs activités.
Les captures de crabes bleus ont considérablement augmenté ces dernières semaines, suscitant l'inquiétude parmi les professionnels de la pêche.
Jonathan, un pêcheur local, estime que cette espèce prolifique, dont une femelle peut pondre entre 700 000 et deux millions d'œufs, pourrait causer des problèmes majeurs l'année prochaine.
Depuis la première partie du mois de juillet, l'espèce s'est répandue rapidement, devenant ainsi un véritable fléau pour les pêcheurs.
Le crabe bleu, connu pour sa grande voracité, impacte gravement le milieu marin.
Selon Jonathan, "Il mange tout.
Il attaque les poissons, les coquillages et les juvéniles.
Ce n'est pas un crabe rigolo." Proche de l'étrille, ce crustacé mesure près de 20 centimètres et prospère particulièrement dans les environnements peu salins, tels que les lagunes et les estuaires.
Ses grandes pinces, qui endommagent les filets et les équipements de pêche, amplifient les inquiétudes quant à la viabilité économique de cette activité.
Pour Anthony, un autre pêcheur, la situation est alarmante.
Il se trouve contraint de considérer la vente de l'un de ses deux bateaux, admettant que "si cela continue ainsi, il ne pourra pas maintenir son activité." Les causes de cette invasion restent incertaines, bien que des théories évoquent la pollution et le changement climatique.
Dans le cadre de la gestion de cette crise, le Gipreb, l'organisme chargé de l'amélioration de la qualité écologique de l'étang de Berre, réalise des analyses approfondies de l'espèce envahissante.
Les scientifiques étudient quotidiennement 1 000 crabes afin de mieux comprendre la situation.
Micolas Mayot, docteur en biologie marine au Gipreb, souligne l'importance de deux actions majeures : la régulation par la pêche scientifique pour extraire le plus de crabes possible et le développement de filières locales pour aider les pêcheurs à générer des ressources supplémentaires.