Le festival d'Aix a récemment vu le triomphe de l'opéra "Samson" de Jean-Philippe Rameau, une œuvre perdue qui a été ramenée à la vie par le chef d'orchestre Raphaël Pichon et le metteur en scène Claus Guth.

En se basant sur les carnets de Voltaire, auteur du livret original disparu, et en s'inspirant du récit de Samson dans la Bible, ils ont réussi à créer une dramaturgie limpide et épurée, débarrassée des lourdeurs de l'époque.

Le chef d'orchestre Raphaël Pichon a déclaré : "Même s'il a livré de nombreux chefs-d'œuvre, il y a toujours ce petit regret : et si Rameau avait écrit un grand mythe d'Orphée ?" Il est convaincu que si Rameau avait composé une grande Médée, cette œuvre aurait voyagé à travers le monde. "Cette opportunité de cette histoire de Samson incroyablement universelle, entre ombre et lumière, entre foi et fanatisme, humanisme et politique, ce premier grand meurtrier de masse, ce premier kamikaze de notre histoire, je trouvais une raison fondamentale de tenter cette expérience", a-t-il ajouté.

Sur scène, les ruines d'une grande demeure témoignent de la fin tragique de Samson, interprété par le baryton Jarett Ott.

Les voix sublimes des deux rôles féminins, Dalila et Timna, interprétés par Jackelyn Stucker et Léa Desandre, apportent une clarté émotionnelle à l'opéra.

Léa Desandre a partagé : "Je suis entrée en contact avec une partie de mon être que je ne connaissais pas.

En tout cas, je le connaissais, mes proches le connaissaient, mais je ne l'avais jamais dévoilé au public et je n'avais jamais osé vraiment le montrer et le vivre pleinement et me sentir crédible dans ces rôles de drama queen." "Samson" de Rameau continue de ravir le public au festival d'Aix-en-Provence jusqu'au 18 juillet.