
Publié le mardi 01 octobre 2024
"Marseille : Un policier risque huit mois de prison avec sursis pour violences sur un manifestant lors d'une manifestation"
Le parquet de Marseille a demandé, ce mardi 1er octobre, une peine de huit mois de prison avec sursis ainsi qu'une interdiction d'exercer sur la voie publique pendant un an à l'encontre d'un policier, accusé de violences sur un manifestant.
Les faits se sont déroulés lors d'une manifestation à Marseille à la fin de l'année 2022, à l'issue de laquelle un manifestant kurde a été interpellé.
Ce policier avait précédemment été condamné, le 31 mai, à une peine similaire pour des actes de violence commis sur un jeune couple lors d'une autre manifestation.
Il a fait appel de cette décision.
Actuellement en fonction dans une brigade territoriale à Bobigny, l'agent est critiqué pour avoir porté un coup au visage d’un manifestant, jugé inapproprié et non nécessaire.
Les événements en question ont eu lieu le 24 décembre 2022, après une manifestation tumultueuse à Marseille, consécutive à l'assassinat de trois Kurdes à Paris.
La procureure a reconnu que le policier avait agi dans un cadre qu'il pensait justifié, en confondant par erreur le manifestant avec un individu suspect.
Cependant, des vidéos montrent que le manifestant marchait calmement, contredisant la version du policier qui affirmait qu'il se comportait de manière menaçante.
Le procureur a également qualifié l'interpellation de "justifiée", mais disproportionnée, étant donné que le manifestant a subi des blessures importantes, y compris une fracture du nez.
Ce dernier, ayant porté plainte, ne se rappelle pas des circonstances exactes des faits, ne se souvenant que d'un "blackout" au moment de l'incident.
Le policier, pour sa part, soutient qu'il s'est défendu et fait état de possibles interventions de tiers lors de la chute du manifestant.
Le tribunal a également été informé qu'une enquête était en cours sur un faux procès-verbal établi par l'agent, impliquant des accusations de rébellion à l'encontre du manifestant.
La défense a plaidé pour une relaxe, faisant valoir que l'agent n'était pas formé à la rédaction de documents juridiques et que les circonstances étaient inhabituelles, étant donné l'approche des fêtes de Noël.
La décision finale du tribunal est attendue pour le 25 novembre.