Le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem) de Marseille explore les diverses facettes des "Méditerranées" à travers sa nouvelle exposition permanente.

Intitulée sobrement "Méditerranées", cette exposition propose une réflexion sur les identités et les imaginaires présents dans les pays bordant cette mer.

Pour la directrice scientifique des collections du Mucem, Marie-Charlotte Calafat, il est évident qu'il n'existe pas une, mais plusieurs Méditerranées, chacune étant le fruit d'inventions et d'imaginaires multiples, bien qu'elles partagent une culture commune héritée de l'Antiquité gréco-romaine.

Cette nouvelle exposition met en lumière l'imaginaire lié à l'Histoire, qui occupe une place centrale dans sa première partie. À travers la thématique de la ruine et de la sculpture, l'exposition explore comment ces éléments ont servi de décors dans de nombreux tableaux à travers les siècles, mais aussi de justifications à des entreprises coloniales, à l'instar de Mussolini utilisant les vestiges en Libye pour son expansionnisme méditerranéen.

La scénographie de "Méditerranées" casse les codes des musées en mêlant sculptures antiques, toiles du 18e et affiches du 20e siècle dans une même salle.

Ces différentes formes d'art à travers les siècles dialoguent entre elles pour construire un imaginaire collectif autour de la Méditerranée.

La seconde partie de l'exposition invite à découvrir "une autre Méditerranée" à travers des éléments ethnographiques, en revenant notamment sur les conquêtes coloniales de la France en Algérie.

La représentation des Occidentaux, à travers leurs peintures découvrant les savoir-faire des territoires méditerranéens, interroge l'existence d'une identité méditerranéenne.

Enfin, la troisième section met en avant des objets choisis par des jeunes pour aborder les enjeux contemporains liés à la Méditerranée, tels que la question migratoire et les problématiques environnementales.