Publié le lundi 28 octobre 2024
Quatre ans de prison demandés pour un policier marseillais impliqué dans une affaire d'information au crime organisé, son avocat fustige des réquisitions jugées "délirantes"
Une peine de quatre ans de prison a été requise contre un policier marseillais, accusé d’avoir donné des informations à des membres du crime organisé.
La procureure a exprimé ses préoccupations en affirmant qu’au sein des services de police, des individus comme Rachid B. "jouent contre nous" dans la lutte contre le banditisme.
Elle a également demandé une interdiction définitive d'exercer dans la police, avec une exécution immédiate.
Rachid B., âgé de 44 ans et fonctionnant au commissariat de Noailles durant la nuit, a été jugé pour avoir effectué des consultations inappropriées des fichiers de police, notamment le Traitement des antécédents judiciaires (TAJ), le Système d’immatriculation des véhicules (SIV), et le Fichier des Personnes Recherchées (FPR).
Depuis le mois d'avril, il est affecté au centre de rétention administrative.
Certaines des recherches engagées par le policier concernaient des individus liés au banditisme marseillais, dont il a décrit l'un comme un ami d'enfance et un autre comme une "connaissance du quartier".
Bien qu'il ait admis avoir consulté des fichiers, il a nié toute implication dans la transmission d'informations à quiconque.
Le tribunal a souligné des interrogations concernant une consultation en février 2023 qui a précisé une personne tuée peu après.
L'auteur de cet homicide a mentionné un différend sans rapport avec le trafic de drogue.
Rachid B.
a soutenu ne pas connaître cette personne.
Le policier avait déjà été condamné à deux reprises auparavant : une première fois en 2021 pour escroquerie aux subventions, puis en mai 2023 pour avoir tenté de faire passer des téléphones à des détenus au sein des Baumettes.
Cette dernière condamnation avait conduit à un contrôle renforcé de ses activités de consultation de fichiers.
Dans sa défense, l'avocat de Rachid B., Me Karim Bouguessa, a décrit les réquisitions comme "délirantes et disproportionnées", ajoutant qu'il n’y avait pas de preuves de corruption dans cette affaire.
Le jugement du tribunal sera rendu le 25 novembre.