Publié le lundi 09 septembre 2024
"Retrait temporaire de l'imam des Bleuets à Marseille après des accusations de discours incitant à la haine et des tensions liées à des drames familiaux"
L'imam Ismail, connu sous son nom de naissance Smaïn Bendjilali, a pris la décision de se retirer de ses fonctions de manière temporaire, afin de "préserver la structure et le travail réalisé" au sein de la mosquée des Bleuets à Marseille, où il exerce en tant que principal prédicateur depuis 2010.
Lors d'une conférence de presse tenue dans le 13e arrondissement de Marseille, il a évoqué une période de crise personnelle, mentionnant un "drame familial" lié à une tentative d'homicide visant son fils survenue fin août.
Cette décision de retrait soulève des interrogations quant à l’avenir de la mosquée.
Le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Pierre-Édouard Colliex, avait précédemment envoyé une lettre dans laquelle il demandait à la mosquée de se séparer de l'imam sous cinq jours, avertissant que cette mesure était la seule capable d'éviter une fermeture administrative.
La préfecture a indiqué attendre une réponse écrite de l'association gestionnaire de la mosquée avant de prendre une décision.
L'avocat de l'imam et de la mosquée, Me Sefen Guez Guez, a déclaré que ce retrait était une mesure suffisante pour prévenir des troubles à l'ordre public.
Il a précisé que le retour de l'imam serait conditionné à l'obtention d'un diplôme universitaire sur la laïcité.
Pendant son absence, il se mêlera à la communauté comme un fidèle ordinaire.
Son collègue, Me Rafik Chekkat, a souligné que si l'imam n'est plus impliqué, la fermeture de la mosquée ne semble pas justifiée, les reproches principaux étant dirigés vers lui.
Depuis le 20 août, la mosquée est concernée par une procédure de fermeture lancée par la préfecture, à la demande de l'ancien ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, en raison de commentaires jugés comme légitimant la violence.
Dans le cadre de cette situation, des représentants de la mosquée ont proposé des mesures correctives, comme la suppression de certaines publications en ligne, pour apaiser les tensions.
Par ailleurs, l’imam est également confronté à des poursuites judiciaires pour "apologie du terrorisme", liées à des publications sur le conflit en Gaza, et doit comparaître devant la justice le 3 octobre.