Publié le lundi 13 novembre 2023
Un "marchand de sommeil" jugé à Marseille pour 122 logements insalubres loués à des sans-papiers
Un individu surnommé le "marchand de sommeil" est actuellement jugé à Marseille pour avoir loué une centaine de logements insalubres à des personnes sans-papiers.
Gérard Gallas, âgé de 50 ans, se présentait comme un "homme d'affaires exceptionnel" dans un manuel intitulé "Comment je suis devenu multimillionnaire".
Sa stratégie immobilière consistait à acheter de grands appartements, les diviser et les louer à des prix excessifs.
Cette affaire met en lumière le fléau de l'habitat indigne qui sévit dans la deuxième ville de France. À Marseille, les marchands de sommeil sont malheureusement monnaie courante.
Gallas, propriétaire de quatre immeubles insalubres, louait ainsi 122 logements délabrés à des personnes vulnérables.
Dans l'un de ses immeubles, situé au cœur d'un quartier défavorisé de Marseille, six appartements avaient été transformés en une vingtaine de logements.
Par exemple, un espace de seulement 6 m² était loué à 300 euros, sans chauffage et avec de nombreuses fuites, rats et cafards, selon les témoignages des locataires, qui étaient majoritairement des sans-papiers ou des demandeurs d'asile.
Lors de sa garde à vue, Gérard Gallas prétendait ne pas être au courant de la situation de ses locataires.
Pourtant, il avait une connaissance approfondie de ce public, ayant été policier dans un centre de rétention administrative par le passé.
Le prévenu s'était ensuite reconverti dans l'immobilier, devenant ainsi millionnaire.
Les locataires ont également raconté que Gallas employait un homme de main pour récupérer les loyers, qui étaient parfois payés en espèces ou via un terminal bancaire permettant aux demandeurs d'asile de régler avec leur carte de l'office français de l'immigration.
Gérard Gallas et son complice risquent une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison.
Il est essentiel que les autorités luttent de manière ferme contre ces pratiques inhumaines, qui mettent en danger la vie de nombreuses personnes déjà en situation précaire.