Publié le vendredi 10 janvier 2025
"Intrigues judiciaires : Boualem Naman, influenceur algérien, en rétention en France après avoir été expulsé vers l'Algérie"
L'influenceur algérien Boualem Naman, résidant à Montpellier, se trouve toujours retenu au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne.
Cet homme de 59 ans a été expulsé vers l'Algérie, son pays d'origine, après que le ministère de l'Intérieur ait annulé son titre de séjour suite à sa convocation devant la justice de Montpellier pour des accusations de "provocation publique à commettre un crime ou un délit".
Boualem Naman, connu sous le pseudonyme de "Boualemn" sur TikTok où il compte près de 180 000 abonnés, a été controversé pour avoir encouragé des actes de violence à l'encontre d'un opposant au gouvernement algérien.
Bien que prévu d'être jugé le 24 février dans l'Hérault, son titre de séjour a été révoqué immédiatement.
Il a été placé au CRA de Nîmes avant d'être expulsé vers l'Algérie.
Cependant, à son arrivée à l'aéroport d'Alger, il a été refoulé, même avec un passeport biométrique valide, et a dû retourner à Paris.
Son avocate, Me Émilie Brun, a critiqué la situation en déclarant qu'il aurait été préférable de vérifier la volonté de l'Algérie à le réadmettre, pour éviter des démarches inutiles.
Actuellement, il est incertain si la France tentera une nouvelle expulsion.
Ses avocats ont contesté deux arrêtés : celui annulant son titre de séjour et celui le plaçant en rétention.
Le ministère a justifié la décision d'expulsion en rappelant que Boualem Naman était arrivé sur le sol français de manière irrégulière et avait un passé judiciaire entre 1998 et 2008 avant d'être expulsé, pour ensuite revenir illégalement en 2009.
Il avait cependant obtenu un titre de séjour en tant que parent d’un enfant français.
Son avocate souligne qu'il est en règle depuis 2010, qu'il n'a pas commis d'infraction au cours des quinze dernières années et qu'il a une vie de famille et une activité professionnelle d'agent d'entretien.
Me Jean-Baptiste Mousset, un autre avocat, affirme qu'il s'oppose à ce que des résidents algériens soient utilisés comme monnaie d'échange dans les relations diplomatiques entre la France et l'Algérie.
Il prévoit également de défendre son client sur le fond, en faisant référence aux propos tenus dans la vidéo TikTok, qu'il estime mal interprétés, bien que le préfet de l'Hérault ait évoqué un appel à la violence dans les déclarations de Boualem Naman.