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Publié le mercredi 02 juillet 2025
"Surpopulation et épuisement : Les surveillants de la prison de Villeneuve-lès-Maguelone en grève pour alerter sur des conditions de travail ingérables"
Mercredi 2 juillet, la situation était particulièrement tendue devant la prison de Villeneuve-lès-Maguelone, où des surveillants pénitentiaires et des conseillers d’insertion et de probation se sont mobilisés dès 6 heures du matin pour dénoncer la surpopulation carcérale ainsi que le manque de personnel.
Une surveillante a exprimé son ras-le-bol en déclarant : "On n’en peut plus.
On ne tiendra pas l’été comme ça." Actuellement, l’établissement abrite 1 082 détenus pour seulement 600 places, entraînant le recours à près de 200 matelas au sol et des cellules qui contiennent souvent de 3 à 4 détenus.
Les conditions de travail des surveillants se dégradent, et les risques liés à leur mission augmentent.
Fanny Rigal, secrétaire locale de FO Justice, souligne : "On travaille dans l’urgence.
On ne peut plus rien faire d’autre." Elle fait état de l'augmentation des conflits entre détenus, ainsi que de la découverte fréquente de couteaux en céramique dans l’établissement.
Un surveillant a également indiqué que la surpopulation dans les cellules entraîne une montée de l’agitation : "Quand nous ouvrons les portes, les détenus veulent sortir parce qu'il fait trop chaud, et cela peut se retourner contre nous." La détérioration des conditions de travail est directement liée à celles de la détention.
Les surveillants sont épuisés par une situation devenue ingérable, ce qui exacerbe les tensions.
Marine Orengo, secrétaire locale d’Ufap-Unsa Justice, met en lumière un fait préoccupant : "Un surveillant seul doit gérer plus de 200 détenus sur un étage.
Cela peut dégénérer à tout moment." Les représentants des surveillants expriment leur frustration face au manque de prise de conscience de la direction.
Fanny Rigal déplore que "nos problèmes ne soient pas ressentis avec la même intensité par la direction." Frédéric Jenot, secrétaire régional de FO Justice, souligne que depuis près de 20 ans, l'administration pénitentiaire souffre de la paupérisation, ce qui compromet la mission de réinsertion des détenus.
Marine Orengo ajoute : "On ne parle même plus de sens de la peine, mais de gestion de flux." Emmanuel Chambaud, secrétaire général d’Ufap-Unsa Justice, avertit qu'à la fin de l'année, la France pourrait atteindre 90 000 détenus pour seulement 62 000 places disponibles.
Il questionne le sens de la peine lorsque des cellules sont surpeuplées, suggérant que cela contribue à la récidive.
Les surveillants demandent des transferts de détenus condamnés vers d'autres régions pour alléger la surpopulation en Occitanie ainsi qu'une utilisation accrue de peines alternatives, comme le placement sous bracelet électronique ou les gardes à vue sous surveillance.
Enfin, suite à des ordres de l'adjoint au chef de détention, les officiers présents lors de la mobilisation ont été contraints de réintégrer l'établissement.
La direction de la prison a refusé de commenter cette situation, tandis que les syndicats planifient de poursuivre leurs actions dans les jours à venir.