Le procureur de Paris a demandé, le 7 avril, l'ouverture d'un procès à l'encontre du sénateur Joël Guerriau, suspecté d'avoir administré une drogue à l'insu de la députée Sandrine Josso dans le but de la violer.

Selon une source proche de l'affaire, cette accusation fait suite à des événements survenus à la mi-novembre 2023, où le sénateur centriste aurait mélangé de la MDMA dans une coupe de champagne.

L'affaire a mis en exergue un phénomène préoccupant de soumission chimique au sein des hautes instances politiques.

Sandrine Josso, élue MoDem de Loire-Atlantique, s'était rendue au domicile de Joël Guerriau, seul invité à une célébration de sa réélection.

Elle a ensuite été retrouvée avec un taux de 388 ng/ml d'ecstasy dans le sang, un niveau considérablement supérieur à celui généralement consommé à des fins récréatives.

Les analyses toxicologiques ont également montré l'absence de consommation de stupéfiants durant les sept mois précédents.

Les circonstances entourant la présence élevée d'ecstasy dans son organisme soulèvent des questions.

Il est à signaler que l'impact de cette ingestion sur la santé de la députée est avéré, celle-ci souffrant un an après de stress post-traumatique, sans remettre en cause l'administration de la drogue.

Le parquet a souligné que la substance avait été placée intentionnellement dans le verre de l'élue.

Dans ses réquisitions, le ministère public a noté des déclarations "évolutives" et "incohérentes" de la part du sénateur, ainsi qu'une expertise informatique ayant révélé des recherches en ligne liées à la drogue et au viol, effectuées à la fois un mois avant les faits et le lendemain.

Depuis sa mise en examen, Joël Guerriau est sous contrôle judiciaire et n'est plus apparu en séance plénière.

Il a été suspendu de son parti Horizons et de son groupe parlementaire Les Indépendants-République et Territoires, bien qu'il ait refusé de démissionner, estimant que cela serait "totalement injuste" tant que la justice n'avait pas encore rendu sa décision.