
Publié le mardi 25 février 2025
"Air Colis : Trois frères de La Baule condamnés pour des livraisons par drone de produits prohibés en prison"
Le tribunal correctionnel de Nantes a infligé des peines de six mois à deux ans de prison ferme à des membres d’un réseau organisé de livraison par drone de produits prohibés dans plusieurs établissements pénitentiaires de l’ouest de la France.
Cette affaire, intitulée "Air Colis", a mis en lumière un système à la fois élaboré et rentable.
Les condamnés, trois frères âgés de 23 à 28 ans originaires de La Baule, ont été jugés coupables d'avoir mis en place des livraisons de produits illicites dans les prisons de Nantes, Lorient, Le Havre et Poitiers.
Le frère aîné, Kévin, qui exerçait en tant que pilote de drone, a reçu la peine la plus sévère.
Selon le procureur de la République de Nantes, "Air Colis" était comparable à une petite entreprise insérée dans un réseau d'approvisionnement bien rodé et lucratif.
Les biens livrés comprenaient des stupéfiants et des accessoires de téléphonie mobile destinés aux détenus.
Le groupe fonctionnait via l'application Snapchat pour receiving des commandes, ces dernières étant limitées à un poids de 350 grammes afin de garantir la discrétion des drones.
Les paiements étaient réalisés par tickets PCS, une méthode jugée sécurisée et difficilement traçable.
Les livraisons étaient effectuées directement aux fenêtres des cellules.
L'activité suspecte du réseau a été détectée par les gendarmes en mai 2023, en raison de "la répétition de nuit de drones" observée près de la prison de Nantes.
L'enquête a révélé des recherches sur Google Maps et des photographies aériennes des lieux de détention sur les téléphones des suspects.
Lors de leur arrestation, les frères ont été suivis par les gendarmes avec des jumelles thermiques tandis qu'ils se prépareraient à réaliser une livraison.
Une perquisition ultérieure a conduit à la saisie de cannabis et de matériel lié aux livraisons.
En plus des trois frères, plusieurs complices ont également été condamnés, y compris deux anciens détenus considérés comme des "grossistes" du réseau, condamnés à un et deux ans de prison ferme respectivement.
Un autre complice, qui avait déjà un lourd casier judiciaire avec treize condamnations, a écopé de douze mois ferme.
Actuellement emprisonné à Rouen, l’aîné des frères, déjà condamné à neuf reprises, exprime le souhait de travailler dans les Chantiers navals de Saint-Nazaire à sa sortie.
Son frère cadet, qui compte sept mentions à son casier judiciaire, envisage de rejoindre la raffinerie de Donges après son incarcération à la maison d'arrêt d'Angers.