
Publié le vendredi 11 avril 2025
"Concurrence accrue dans le recyclage : 1000 emplois en péril pour l'économie solidaire à Nantes et Angers"
Le réseau Envie, acteur majeur dans le domaine de l'économie circulaire, se retrouve dans une situation précaire à Nantes et Angers.
Confronté à une concurrence intensifiée dans le secteur du recyclage des appareils électroménagers, cette initiative, qui soutient depuis quatre décennies des personnes en réinsertion, est menacée.
La menace provient de l'appel d'offres "logistique DEEE", lancé par l'éco-organisme Ecosystem, qui pourrait coûter cher au réseau Envie.
En effet, la perte de ce contrat pourrait entraîner la suppression de près de 1000 postes, dont 75% de salariés en parcours d'insertion.
Les établissements menacés dans la région incluent la plateforme logistique de Nantes, qui emploie 120 personnes en réinsertion, ainsi que le site de Trélazé.
Fanny Gardie, directrice d'Envie 49, exprime sa colère face à cette situation.
Elle déclare : "Nous sommes extrêmement frustrés.
Cette décision est tout simplement inacceptable, car elle nuit à l'ensemble de notre chaîne de valeur, qui repose sur la collecte et la logistique nécessaires à la continuité de nos activités de réemploi." Elle qualifie cette décision de "prédation économique", soulignant qu'il s'agit d'une approche financière qui ignore l'impact social engendré par la fermeture potentielle de sites comme celui de Trélazé, qui, depuis 30 ans, collecte et trie plus de 7000 tonnes de DEEE.
Le modèle social et écologique d'Envie, qui vise à rétablir la dignité et l'autonomie des personnes éloignées de l'emploi, est en péril.
Gardie souligne que de nombreux salariés n'ont pas de diplôme et trouvent ici une opportunité de formation et d'insertion.
Elle s'inquiète de l'avenir des employés en parcours de réinsertion, redoutant un retour vers des parcours de chômage plus désordonnés.
Selon les représentants du groupe Envie, la décision pourrait signifier la perte de plus de la moitié des contrats logistiques concernés, mettant ainsi en péril un réseau d'insertion solide, qui emploie près de 4000 personnes, dont 2850 en accompagnement vers des emplois durables.
La situation soulève des inquiétudes quant à l'avenir de cette initiative qui allie transition écologique et inclusion sociale.