Dans une exposition intitulée "Un monde à guérir", qui se tient au Lieu Unique à Nantes jusqu'au 7 janvier, la photographie humanitaire est critiquée pour ses "mises en scène".

Cette exposition présente 600 photos issues des collections du musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'objectif est de décrypter la "grammaire visuelle" qui régit ces images souvent utilisées à des fins de communication plutôt que d'information.

Les photos humanitaires, contrairement au photojournalisme, sont soigneusement cadrées et se concentrent sur l'aide apportée, mettant en avant des figures récurrentes.

Parmi celles-ci, les enfants jouent un rôle important, suscitant l'émotion et l'imagination du public.

D'autres "icônes" sont également présentes dans les archives exposées, telles que la figure du sauveur représentée par un homme blanc en position de domination.

Seulement 5% des humanitaires sont en réalité des expatriés, alors que la majorité fait partie du pays concerné.

L'exposition souligne également que les photos humanitaires doivent être regardées au-delà de ce qu'elles montrent.

Elles ne représentent qu'une partie fragmentée de la réalité quotidienne des professionnels et des populations touchées.

Les moments de pause et de joie, souvent absents des représentations, font également partie intégrante de la vie des personnes concernées.

En résumé, l'exposition "Un monde à guérir" invite le public à prendre du recul face aux photos humanitaires et à en décrypter les codes.

Elles peuvent être efficaces pour susciter la compassion et le soutien financier, mais elles peuvent aussi figer les individus dans le statut de victime, ne reflétant pas nécessairement leur véritable identité.