Publié le mercredi 04 décembre 2024
"Le combat d'une mère après le décès de sa fille Emmy : une indemnisation jugée inacceptable suite à l'exposition in utero aux pesticides"
La Cour d'Appel de Rennes a statué sur l'affaire d'Emmy, une jeune fille décédée à 11 ans des suites d'une leucémie, conséquence d'une exposition in utero aux pesticides.
Sa mère, fleuriste, manipulait régulièrement des fleurs traitées pendant sa grossesse.
Bien que les parents d'Emmy aient reçu une compensation de 25 000 euros chacun, leur demande d'indemnisation pour le préjudice vécu par leur fille a été jugée irrecevable.
Laure Marivain, la mère d'Emmy, a exprimé son profond désarroi face à cette décision, qualifiant cela de "souffrance ajoutée à de la souffrance".
Le lien entre l'activité professionnelle de Laure et la maladie d'Emmy a été reconnu, mais cela n'a pas suffi à obtenir une réparation pour le décès de l'enfant.
La décision du tribunal a été confirmée le 4 décembre, sans augmentation de l'indemnisation.
Maître François Lafforgue, l'avocat des parents, a qualifié cette issue d'"inacceptable" et "scandaleuse".
Laure Marivain considère le Fond d'Indemnisation des Victimes de Pesticides comme inefficace, déplorant que seuls les enfants vivants soient indemnisés, tandis que ceux qui sont décédés ne reçoivent aucune réparation.
Laure Marivain s’engage à poursuivre le combat, non seulement pour elle-même mais aussi pour d'autres femmes travaillant avec des fleurs exposées aux produits chimiques.
Son avocat envisage un pourvoi en cassation afin de plaider en faveur d'un système d'indemnisation plus adéquat, capable de reconnaître les préjudices subis par les enfants décédés.
Ce dossier d'Emmy reste unique au sein des affaires traitées par l'association dédiées aux victimes des pesticides et pourrait également conduire à des actions contre les organismes gouvernementaux pour leur responsabilité dans l'exposition à ces substances nocives.