Publié le mardi 30 janvier 2024
Les agriculteurs de la région Pays de la Loire réclament une reconnaissance financière pour leur choix d'élevage laitier en modèle herbager
L'élevage laitier en modèle herbager est un choix réfléchi et économiquement viable pour de nombreux agriculteurs de la région Pays de la Loire.
Bien que seulement 15% des fermes de la région adoptent cette autre forme d'élevage, elle permet aux agriculteurs de vivre dignement tout en se dégageant du temps.
Dans une exploitation laitière à Vieillevigne, située au sud de Nantes, les trois associés du Groupement Agricole d'Exploitation en Commun (GAEC) se relaient à la salle de traite dès le petit matin.
Pour eux, il s'agit d'un choix délibéré pour conserver du temps : "On se lève à 6 heures et demie et on démarre à 7 heures.
Ce soir, je finirai à 16h.
Mes collègues commenceront à 9h et finiront à 18 heures, à la traite du soir", explique Gildas Simonneau, l'un des éleveurs.
Avec une petite ferme de seulement 70 vaches laitières, ils ont fait le choix de limiter l'utilisation des machines et les investissements afin de maintenir une taille d'exploitation humaine.
Chacun des trois éleveurs perçoit ainsi un revenu mensuel de plus de 2 000 euros.
Ce modèle herbager repose sur un système en autonomie.
Les vaches se nourrissent de l'herbe qui pousse sur les 29 hectares de pâturages, ainsi que d'un peu de maïs produit sur la ferme.
Ce choix permet aux éleveurs de faire face aux aléas climatiques et de préserver leur autonomie, mais ne les protège toutefois pas des effets de l'inflation et du dérèglement climatique.
En été, les températures élevées et les vents d'est ont un impact sur les rendements de la prairie et la quantité de lait produite, tout en affectant le bien-être des animaux.
En hiver, les prairies peuvent être trop humides pour que les vaches puissent y pâturer.
De plus, les hausses des prix de l'énergie et des équipements agricoles ne les affectent également, bien que sur une échelle plus réduite.
Cependant, plutôt que de demander une réduction des normes, ces éleveurs souhaitent que les services rendus à la nature soient reconnus et rémunérés financièrement.
Comme de nombreux professionnels du secteur, ils réclament davantage de justice.
En effet, sur 100 euros de lait, ils perçoivent en moyenne seulement 6 euros, alors que la loi Egalim prévoyait un montant de 20 euros pour l'éleveur.
En somme, l'élevage laitier en modèle herbager est un choix qui permet aux agriculteurs de la région Pays de la Loire de vivre dignement et de se dégager du temps.
Bien que résilient, ce modèle n'est pas à l'abri des problématiques économiques liées à l'inflation et aux variations climatiques.
Les éleveurs aspirent à une reconnaissance financière pour les services rendus à la nature, ainsi qu'à davantage de justice dans la rémunération de leur travail.