Publié le mardi 16 janvier 2024
Précarité étudiante : quand chauffer ou manger devient un dilemme
Précarité étudiante : le dilemme de se chauffer ou se nourrir La situation financière précaire de nombreux étudiants les confronte à des choix difficiles pendant l'hiver.
En effet, près de 20 % d'entre eux ont du mal à se nourrir correctement, tandis que d'autres ne parviennent pas à se chauffer convenablement.
Face à cette situation, certains dénoncent le manque d'accompagnement des pouvoirs publics.
Sur le campus de Nantes université, les bâtiments sont remplis d'étudiants en quête de chaleur. "On a fait le choix de ne chauffer que les chambres, explique Orlane, étudiante en sociologie, parce qu'après, on n'a vraiment aucune isolation au niveau de la cuisine, donc quitte à chauffer, autant chauffer les chambres".
Certains restent même en manteau à l'intérieur pour affronter le froid.
La recherche de logements moins chers dans le secteur privé est une autre conséquence de l'insuffisance des places en résidences universitaires.
Cependant, cela entraîne des problèmes financiers supplémentaires, car la majorité des étudiants vivent avec un budget très limité.
Certains, comme Matteo, étudiant en langues et cultures étrangères, sont contraints de jongler entre le travail et l'aide de leurs parents pour subvenir à leurs besoins : "tout seul, je ne suis pas en mesure de payer mon loyer, payer ma nourriture, payer mon abonnement aux transports en commun", confie-t-il.
Pour essayer de s'en sortir, les étudiants adoptent des stratégies d'économie, comme Sabrina, étudiante en sociologie, qui déclare : "Ne pas acheter de produits de marque, essayer de se restreindre sur les plaisirs, du coup, essayer de se fixer un budget par mois pour les courses et ne pas le dépasser".
Malgré ces efforts, la précarité étudiante reste un problème majeur, avec près d'un étudiant sur cinq qui ne mange pas à sa faim.
Dans ce contexte, certaines initiatives voient le jour pour venir en aide aux étudiants.
Des épiceries solidaires, des aides à l'achat de matériel informatique et des chèques énergie sont proposés par l'université et des associations locales.
Cependant, Mathis Brier, vice-président d'Interasso Nantes, déplore le manque d'accompagnement des pouvoirs publics : "Si les problématiques s'accentuent, à un moment, la réponse associative solidaire a quand même des limites, et c'est là où on essaie de tendre la main aux pouvoirs publics en leur disant 'ben là, il faut prendre le relais parce qu'on ne peut plus, quoi'".
La précarité étudiante a également des conséquences sur le plan académique, avec 41 % des étudiants contraints de travailler en parallèle de leurs études.
Selon la Fédération des associations générales étudiantes, la précarité est la principale cause d'échec scolaire en France.
Il est essentiel de trouver des solutions durables pour accompagner les étudiants dans leur parcours universitaire et garantir leur bien-être tant sur le plan financier que sur le plan énergétique.