Les employés de l'usine Saunier Duval à Nantes ont observé une grève le lundi 14 octobre en réponse à l'annonce de la reprise d'un fonctionnement en 2x8, alors qu'un plan social menace près de 30 % des postes.

La direction justifie ce retour au travail en 2x8 par une amélioration du marché des pompes à chaleur, ce qui a suscité l'indignation des salariés.

Le 16 juillet, la direction avait déjà annoncé un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) entraînant la suppression de 225 postes, justifiée par une chute des ventes.

La direction de l'usine, Yuna Josse, avait alors évoqué la nécessité de ces mesures.

Marie-Paule Dupond, déléguée syndicale CFDT et employée de l'usine depuis près de 40 ans, s’est exprimée sur la situation en remettant en question la cohérence de ces décisions : "Pourquoi supprimer des postes si le marché se porte mieux ?" a-t-elle déclaré, indiquant son mécontentement face à la brutalité de la situation.

Aux côtés de membres de Force Ouvrière (FO), elle a participé à un piquet de grève, signalant que, contrairement aux débrayages précédents, ce mouvement est total.

Selon les syndicats, près de 99 % des employés auraient pris part à cette grève, avec seulement deux personnes en activité dans une équipe qui en compte habituellement près de 500.

Bruno Hatton, secrétaire adjoint de FO, a rapporté les inquiétudes de ses collègues face à l'incertitude de leur avenir professionnel. "Les gens se regardent dans le blanc des yeux en se demandant qui va sauter", a-t-il ajouté, en précisant que plusieurs secteurs de l'usine seraient touchés par les réductions d'effectifs.

FO et la CFDT, engagés depuis plusieurs semaines dans des négociations avec la direction, ont déploré un manque de dialogue et d'écoute de sa part. "On a l'impression d'être pris pour des imbéciles", a déclaré Bruno Hatton, signalant que sans réponse appropriée lors de la prochaine réunion, la situation pourrait se détériorer encore davantage.