Publié le vendredi 22 décembre 2023
Appel à la "désobéissance civile" et mobilisation contre la loi sur l'immigration : la CGT et d'autres organisations appellent à défendre les valeurs républicaines
La CGT appelle à la "désobéissance civile" et à de nouvelles initiatives suite à l'adoption de la loi sur l'immigration par l'Assemblée nationale.
Selon Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, cette loi remet en question "tous nos principes républicains".
En collaboration avec d'autres organisations syndicales, associations et personnalités, la CGT prévoit d'organiser des actions d'envergure dans les prochaines semaines afin de permettre à ceux qui ne se reconnaissent pas dans cette France "lepénisée" de montrer leur volonté de faire respecter les valeurs de solidarité.
Dans un communiqué conjoint, plusieurs syndicats (CFDT, CGT, FO, FSU, Solidaires et Unsa) condamnent également cette loi qualifiée de "discriminatoire" et qui "porte atteinte aux principes républicains d'égalité et de solidarité".
Des manifestations ont déjà eu lieu dans différentes villes de France, notamment à Toulouse où environ 600 personnes se sont rassemblées, ainsi qu'à Strasbourg.
En parallèle, 45 associations et syndicats, dont France Terre d'Asile, Médecins du Monde, le Secours catholique et SOS Racisme, ont signé un appel demandant à Emmanuel Macron de ne pas promulguer cette loi.
Ils appellent également à maintenir la mobilisation en s'appuyant sur toutes les forces de la société déjà présentes dans les collectivités locales, les universités, les entreprises et toute la société civile.
La nouvelle loi prévoit notamment, dans son article 19, un délai de cinq ans pour les étrangers non européens en situation régulière qui ne travaillent pas, et de trente mois pour ceux qui travaillent, avant de pouvoir bénéficier de prestations telles que les allocations familiales ou l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA) destinée aux personnes âgées de 60 ans ou plus en perte d'autonomie.
Par ailleurs, les 32 départements dirigés par la gauche, dont Paris, ont affirmé qu'ils ne mettront pas en œuvre le durcissement des conditions d'attribution de l'APA aux étrangers prévu par cette nouvelle loi sur l'immigration.
La démission de la ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a également été évoquée, témoignant d'un malaise persistant au sein de la majorité.
Cependant, elle a été refusée et la ministre restera en poste, ayant obtenu l'assurance que la caution demandée aux étudiants étrangers serait révisée si cette mesure venait à être rejetée par le Conseil constitutionnel.