La piscine Tournesol, emblème de Poix-de-Picardie, est un lieu cher aux souvenirs d'anciens nageurs.

Simon, un habitant de 27 ans, se remémore avec sourire ses premières leçons de natation dans cet établissement : "À sept ans, j'ai appris à nager là-bas." Il n'est pas seul à garder des impressions positives de cet endroit emblématique, comme en attestent de nombreux témoignages recueillis par Benoit Lautier, étudiant en géographie sociale à l'Université de Picardie Jules Verne, qui en a répertorié environ soixante. "Chaque fois que j'évoque la piscine Tournesol, les gens répondent qu'ils ont appris à nager ici et que c'était formidable." La piscine a vu le jour en réponse à une prise de conscience sur la sécurité aquatique, émanant des résultats décevants de la natation française aux Jeux Olympiques de Mexico en 1968.

Benoit Lautier évoque notamment l'initiative du général de Gaulle, qui a insisté sur la nécessité d'augmenter le nombre de médailles en natation en apprenant à la population à nager.

Deux tragédies survenues l'été suivant, impliquant des noyades d'enfants, ont renforcé cette urgente nécessité.

C'est ainsi qu'est né le plan "1000 piscines", se concrétisant en 1969 avec la création du modèle conçu par Bernard Schoeller.

La piscine de Poix-de-Picardie a ouvert ses portes au public en 1976.

Cette installation se distingue par sa conception innovante, permettant une exposition au soleil grâce à des structures mobiles.

Malheureusement, le manque d'entretien et des matériaux peu résistants ont conduit à son déclin, et en avril 2017, la piscine fut laissée en désuétude.

Rose-France Delaire, la maire de la ville, partage son regret face à cette situation, exprimant le souhait de réhabiliter la piscine Tournesol pour en faire un équipement culturel, associé à une médiathèque.

La municipalité a une rencontre prévue avec la Direction Régionale des Affaires Culturelles, dans l'espoir d'aboutir à ce projet d'ici 2025.