
Publié le samedi 08 mars 2025
"Des écoles normandes s'engagent pour la féminisation des filières techniques : témoignage d'une élève en mécanique"
Les disparités entre les sexes subsistent dans le milieu professionnel, alimentées par des préjugés persistants.
Pour promouvoir la féminisation des secteurs traditionnellement dominés par les hommes, huit établissements scolaires en Normandie ouvrent leurs portes jusqu'à fin avril pour faire découvrir des filières techniques et industrielles.
Actuellement, ces écoles accueillent près de 20 % de filles parmi leurs élèves.
Océane Ménard, une élève de Première en bac pro mécanique au lycée Jules Verne de Mondeville, est la seule fille de sa classe.
Passionnée par la mécanique automobile, elle a été plongée dans l'univers du karting dès son enfance grâce à son père.
Après une année en seconde générale, elle a finalement choisi une orientation vers la mécanique.
Au début, Océane a dû faire face à des remarques comme "les filles n'ont pas de force".
Néanmoins, en prouvant ses compétences, elle a contribué à faire évoluer les mentalités, démontrant ainsi qu'une femme peut tout aussi bien exercer ce métier.
Dans cette filière, les jeunes filles sont rares, ne représentant que 7 % des effectifs.
Les enseignants s'efforcent donc de briser les stéréotypes associés aux métiers techniques.
Stéphane d'Hondte, professeur dans ce domaine, souligne que les métiers de la plasturgie ne sont pas physiques, car les conditions de travail sont favorablement aménagées, avec des machines modernes et sans charges lourdes à manipuler.
L'Observatoire des inégalités confirme que l’argument de la pénibilité physique, souvent utilisé pour justifier le manque de mixité, est de moins en moins pertinent.
Avec l'évolution technologique et la réduction des emplois difficiles, il devient difficile de soutenir que la force physique est un frein.
De plus, de nombreuses femmes occupent des postes dans des secteurs exigeants, tels que l'agroalimentaire.
Selon les données de l'Insee, seulement 2 % des ouvriers dans le secteur de la réparation automobile sont des femmes, et la situation dans d'autres branches industrielles reste à améliorer.
C'est pourquoi, jusqu'à la fin du mois d'avril, des collégiennes de l'agglomération de Caen sont encouragées à explorer des domaines variés, comme la plasturgie, la chaudronnerie ou l'électricité, témoignant ainsi des nombreuses opportunités qui s'offrent à elles dans ces secteurs.