L'archevêque de Rouen célébrera une messe le 28 mars prochain en mémoire des victimes des abus sexuels au sein de l'Église.

Cet événement se déroulera à Esteville, non loin de la sépulture de l'abbé Pierre, qui fait l'objet de 33 accusations d'agressions sexuelles.

La messe ne se tiendra pas à la cathédrale de Rouen, bien que la chapelle Jeanne d'Arc abrite une plaque commémorative dédiée aux victimes d'agressions liées à des prêtres, religieux ou laïcs.

C'est l'église Sainte-Clotilde d'Esteville qui a été choisie pour cette cérémonie, prévue à 10 heures.

La tombe de l'abbé Pierre, simple et recouverte de graviers, se trouve à quelques mètres de l'autel.

Autrefois, un moment de recueillement annuel était organisé à la sépulture de l'abbé, accompagné de la remise symbolique de clés pour de nouveaux logements à des personnes dans le besoin.

La décision de l'archevêque de prier dans ce village, désormais empreint de tourments, rappelle le contraste avec la réputation de générosité qui entourait l'abbé Pierre.

Les récentes révélations sur l'abbé Pierre ont eu un impact considérable sur la société.

Une voix s'interroge sur l'ambivalence de son image d'homme d'amour face à des actes d'une telle gravité.

Pendant ce temps, des affaires similaires au collège et lycée de Bétharram dans le Béarn incitent davantage de victimes à sortir de l'ombre.

Lors d'une conférence de presse le 27 mars, l'archevêque a fait état d'un appel reçu par la cellule d'écoute du diocèse la veille.

Une autre victime a également rapporté des violences physiques et psychologiques survenues dans les années 70 dans un établissement privé en Seine-Maritime.

L'archevêque a encouragé les personnes touchées à se manifester et à contacter cette cellule d’écoute.

Cette cellule est accessible par mail, et il est possible d'écrire directement à l'archevêque ou de le contacter par téléphone.

Parallèlement, l'instance nationale chargée de reconnaître et de réparer les abus dans le cadre de l'Église a partagé son bilan, révélant que depuis 2022, 1580 personnes se sont tournées vers elle pour dénoncer des abus commis lorsqu'elles étaient mineures.

En février 2025, cette instance a reçu une moyenne d'un appel par jour.