La commune de Fontaine-le-Bourg, située près de Rouen, est confrontée à la fermeture programmée de son usine Legrand d'ici 2028.

Cette annonce, révélée en novembre, a suscité une vive émotion parmi les employés, qui ressentent un profond déchirement face à cette décision, malgré la promesse de redéploiement sans licenciement.

Christophe Ovide, employé à l'usine depuis 37 ans et représentant syndical à la CGT, exprime son désarroi : "C'est toute une histoire qui s'efface.

Nous sommes une entreprise florissante ici à Fontaine-le-Bourg, créatrice de richesse." L'usine, implantée dans la vallée du Cailly, a vu travailler plusieurs générations de la même famille, y compris le père de Christophe.

Les 99 salariés ont appris la nouvelle le 19 novembre, alors que la direction évoque un "plan d'adaptation industriel" et un "redéploiement d'activité" en réponse à une crise touchant le secteur du bâtiment.

Les employés pourraient être relocalisés sur le site voisin de Malaunay, cette décision s'inscrivant dans un contexte plus large de désindustrialisation affectant les petites villes de France, avec des précédentes fermetures, comme celle de Montville en 2013.

Guillaume Lamour, délégué syndical et travaillant à Malaunay depuis 26 ans, souligne l'incohérence de cette décision face aux résultats financiers de l'entreprise, qui continue d'enregistrer des bénéfices importants.

Il exprime son inquiétude, déclarant : "Malgré les efforts fournis par les salariés, on a l'impression que ce n'est jamais suffisant." La députée de La France Insoumise, Alma Dufour, s'est jointe à la mobilisation pour dénoncer l'aggravation de la situation dans le secteur industriel.

Elle observe une tendance inquiétante de fermetures dans des secteurs clés comme l'automobile.

En novembre, la direction a annoncé son intention de mettre en place des formations pour aider les salariés à retrouver un emploi au sein du groupe après la fermeture de l'usine.

Legrand, fondé en 1865, est un groupe dont le siège est en France, employant 5 000 personnes dans le pays et disposant de sites dans 90 nations.

Dans un mouvement similaire, l'usine de Limoges va également fermer, et ses employés seront invités à se diriger vers d'autres sites voisins.