Publié le lundi 16 décembre 2024
"Fernand Léger : Voyage au cœur du cubisme entre Normandie, céramique et scènes modernes"
Né en 1881 à Argentan, Fernand Léger est reconnu comme l'un des pionniers du cubisme et représente une figure marquante de l'art moderne.
Le musée de Lisores, situé dans le Calvados, conserve plusieurs de ses œuvres, préservant ainsi son héritage artistique.
Léger a su s'imposer grâce à une œuvre prolifique, qui a évolué tout au long de la première moitié du XXe siècle.
Issu d'une famille d'éleveurs de bétail, il grandit à Argentan avant d'apprendre le métier d'architecte à Caen, ce qui représente sa première immersion dans un univers créatif. À l'âge de 19 ans, il s'installe à Paris, un centre d'avant-garde où il devient étudiant aux Beaux-Arts.
Il se lie rapidement avec de nombreux artistes en pleine ascension, tels que Robert Delaunay, Marc Chagall ou André Mare, et avec l'écrivain Blaise Cendrars.
L'artiste subit l'influence d'une rétrospective dédiée à Paul Cézanne, mais se distingue bientôt par des méthodes qui lui sont propres.
Son style se caractérise par une approche libre, colorée et géométrique, avec des figures stylisées.
Léger se révèle être un artiste polyvalent, engagé dans diverses disciplines telles que la céramique et la sculpture.
Il exerce son talent sur le front pendant la Première Guerre mondiale, utilisant des matériaux de fortune pour dessiner avant d'être blessé et réformé en 1917.
Par la suite, il s'inspire de l'effervescence de la vie moderne et des paysages industriels.
C'est dans les années 1930 que sa carrière prend un tournant décisif, avec des expositions en Europe et aux États-Unis.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, il choisit de se rendre aux États-Unis, où il retrouve d'anciens amis exilés.
Léger y développe de nouvelles approches, en séparant couleurs et formes, comme en témoigne une de ses toiles où les pigments semblent dissociés du motif.
Impressionné par le paysage architectural américain, il décrit en 1955 cette esthétique comme étant belle dans un sens "absolument rationnel", affirmant que le rationnel peut être beau sans nécessiter d'éléments décoratifs.
Malgré son expatriation et son attachement à Paris, son enracinement normand demeure fort.
Sa deuxième épouse, Nadia Léger, évoquait en 1970 son profond attachement à sa terre natale : il était fier d'être Normand.
En 1971, elle instaure une ferme musée à Lisores, un village du Pays d'Auge qu’il appréciait particulièrement, en hommage à son œuvre.
Ce bâtiment du XVIIe siècle, hérité de sa mère en 1922, avait été son atelier d'été pendant 33 ans.
Nadia Léger exprimait alors sa conviction que Fernand serait ravi de voir ses œuvres exposées dans ce lieu.
Son héritage se manifeste également à Saint-Lô, où se trouve une fresque en mosaïque, réalisée pour le centre hospitalier Mémorial en 1956, un an après sa disparition d'une crise cardiaque à Gif-sur-Yvette, à l'âge de 74 ans.