Une quarantaine d'employés de l'usine Sanofi à Lisieux s'est rassemblée dès 5 heures du matin ce jeudi autour d'un braséro pour s'opposer à la vente imminente de la division santé grand public, qui commercialise le Doliprane, à un fonds de pension américain.

Les syndicats CGT et CFDT ont déclenché un mouvement de grève reconductible à partir de cette date, estimant que les assurances données récemment par les ministres de l'Économie et de l'Industrie, présents la veille, n'ont pas apaisé leurs craintes.

Un barnum a été installé devant les entrées afin d'organiser un filtrage des accès, tandis que des pneus ont été déposés sur le côté, en prévision d'une situation de blocage.

Les grévistes, qui s'engagent à maintenir la mobilisation aussi longtemps que nécessaire, se relaient tout au long de la journée, et l'une d'elles a pris l'initiative d'apporter du café pour soutenir l'esprit de solidarité.

Les participants au mouvement insistent sur l'importance de maintenir la pression, en visant à nuire financièrement à la direction de l'usine, qui produit chaque jour un million de boîtes de Doliprane.

Malgré les promesses des ministres de rechercher des garanties concernant l'avenir du site, de nombreux employés, comme un technicien de fabrication, expriment leur scepticisme quant à l'efficacité des actions de l'État, exprimant le sentiment que la situation pourrait aboutir à une délocalisation.

Les ministres ont également évoqué la possibilité d'une participation au conseil d'administration de la nouvelle entité, mais certaines salariées doutent de l'impact de cette mesure, la qualifiant de symbolique et sans véritable pouvoir d'action.