Fernando D., considéré comme l'un des principaux complices de l'évasion du narcotrafiquant Mohamed Amra, a été placé en détention provisoire le 10 mars 2025.

Ce dernier, dont le surnom est "Abe", a été transféré d'Espagne et a été mis en examen à Paris, comme l'a rapporté ses avocats à l'AFP.

Arrivé devant le juge des libertés et de la détention (JLD), escorté par des agents du GIGN, Fernando D., âgé de 32 ans, a été reconnu grâce à sa carrure athlétique, ses longues dreadlocks rapidement attachées et une cicatrice visible sur sa joue.

Lors de l'audience, il a décliné son identité, mais a gardé les poignets menottés, et la juge a rapidement ordonné un huis clos.

Ce suspect a été interpellé à la fin de février dans une villa sécurisée à Mijas, en Espagne.

Lors de la perquisition de son domicile, les forces de l’ordre ont mis la main sur des armes à feu chargées, des plaques d'immatriculation françaises "doublées", ainsi qu'un véhicule de luxe volé en France.

Fernando D.

est soupçonné d'avoir participé à une attaque armée visant un fourgon pénitentiaire transportant Mohamed Amra au péage d'Incarville, incident au cours duquel deux agents pénitentiaires ont perdu la vie et trois autres ont été blessés.

L'un de ses avocats, Me Saïd Harir, a indiqué que les enquêteurs n'étaient pas en possession d'éléments tangibles comme de l'ADN, des empreintes digitales ou des preuves de présence sur les lieux des faits.

Les charges semblent se baser sur l'analyse de la vidéosurveillance, qui aurait révélé une démarche et une corpulence semblant correspondre à celles de Fernando D.

Cependant, lors de l'audience, son avocat a souligné qu'il n'y avait rien de particulier dans sa démarche ou son gabarit pouvant assurer une identification.

Me Harir a également expliqué que ce dernier fait face à une première incarcération, affirmant qu'il ne faisait pas partie du milieu criminel et que son casier judiciaire ne comportait que quelques anciennes mentions pour des délits routiers.

Me Steeve Ruben, un autre avocat de Fernando D., a appelé à ne pas perdre de vue que son client est un homme avant tout.

Il a aussi insisté sur l’importance de veiller à ce que les principes judiciaires restent intacts dans cette affaire, qui implique un total de 27 suspects.