Le procès de Joël Le Scouarnec, accusé de violences sexuelles à l'encontre de 299 patients, dont une majorité étaient mineurs, se poursuit ce jour à Vannes, devant la cour criminelle du Morbihan.

Sa sœur, Annie, est appelée à témoigner.

Joël Le Scouarnec avait été précédemment condamné en 2020 à une peine de 15 ans de réclusion pour avoir violé ses deux nièces, filles d'Annie. Éprouvée par l'émotion, Annie, âgée de 72 ans, s'est tournée vers son frère pour l'interroger sur son passé. "J’ai besoin de savoir ce qui t’est arrivé.

Est-ce que ton père ou quelqu’un a eu des gestes sur toi ?

Dis-moi la vérité.

J’ai besoin de savoir", a-t-elle déclaré.

Joël Le Scouarnec avait précédemment évoqué une enfance qu'il qualifiait de heureuse, bien que son père ait parfois utilisé le martinet.

De son côté, le fils de Joël a récemment témoigné des abus sexuels subis par son grand-père paternel entre ses 5 et 10 ans.

En réponse aux interrogations de sa sœur, Joël a indiqué : "Je ne sais toujours pas.

Je me suis entretenu très longtemps avec des psys, je ne sais toujours pas.

Ce dont je suis certain, c'est que je n’ai jamais subi aucune agression de la part de qui que ce soit." Il a ensuite exprimé des regrets à l’égard d’Annie et de ses filles.

Annie a également fait référence à des auditions récentes, notamment aux déclarations de Marie-France, l'ancienne épouse de Joël, concernant l'agression d'une de ses nièces.

Celle-ci a choqué les parties civiles en mentionnant que la petite fille était souvent "pendue au cou" de Joël, ce qui a suscité l'indignation d'Annie, qui a qualifié ces propos de "cruauté vis-à-vis des victimes".

Lors de sa confrontation avec son frère, Annie a relaté que sa fille lui avait révélé avoir été violée en octobre 2000, et que la réaction immédiate de Joël avait été de confirmer ces faits en déclarant que Marie-France en était informée.

Répondant à la présidente de la cour sur son silence face aux crimes de son frère, Annie a expliqué qu'elle croyait que sa fille était la seule victime et qu'elle n'imaginait pas que Joël puisse avoir un tel comportement.

Elle a exprimé son sentiment de culpabilité pour les victimes survenues après 1990, parmi lesquelles se trouve le petit Mathis, décédé d'une overdose à l'âge de 24 ans, dont les grands-parents blâment Joël Le Scouarnec pour sa mort.