Le distributeur Auchan a récemment annoncé un projet susceptible de concerner 2.389 emplois en France, dans le cadre d'une restructuration visant à revitaliser l'enseigne après des performances financières dégradées.

La holding Elo Groupe, qui gère le réseau Auchan, a enregistré une perte nette d'environ un milliard d'euros au cours du premier semestre de 2024.

Actuellement employant 54.000 personnes, Auchan envisage de réduire de 784 postes au sein de ses sièges et de 915 dans les hypermarchés qui continueront à fonctionner.

Ce projet s'inscrit dans une ambition de modifier son modèle commercial.

L'enseigne, traditionnellement axée sur les grands hypermarchés, a pour objectif de diminuer la taille de ces établissements d’un quart.

Cela concernera environ soixante magasins dont la superficie, qui pouvait atteindre 20.000 m², sera désormais restreinte à une fourchette de 8.000 à 10.000 m².

Les espaces libérés devraient être commercialisés à d'autres enseignes.

La réduction de certains rayons non alimentaires, en particulier ceux liés au multimédia et à l'électroménager, est également prévue.

Ces catégories, impactées par le développement du commerce en ligne, disparaitront dans les magasins Auchan localisés à proximité d'autres spécialistes.

Toutefois, des produits pourraient être proposés lors d'opérations spéciales, tandis que des articles de quincaillerie demeureront disponibles pour les besoins de dépannage.

En plus de ces changements, Auchan prévoit la fermeture de trois entrepôts à Paris, Lille et Lyon, ce qui entraînera la suppression de 224 postes.

Les hypermarchés deviendront les principaux centres de préparation et de livraison des commandes en ligne, agissant ainsi comme des hubs pour les ventes, que ce soit pour des petites surfaces ou pour les particuliers.

Le service drive, permettant de récupérer des achats en ligne, sera significativement renforcé avec la création de 114 nouveaux postes.

Pour faire face à la compétition et abaisser les prix, Auchan s’est associé à Intermarché et Casino, permettant ainsi des achats groupés sur une période prolongée de dix ans.

Le groupe, qui possède l’ensemble de ses magasins et a peu de franchisés, envisage également de développer ce modèle afin de réduire les coûts d'exploitation.

Toutefois, cette stratégie soulève des préoccupations parmi les syndicats, qui s'inquiètent de l'impact sur les conditions de travail et les avantages sociaux.