Publié le vendredi 09 février 2024
Robert Badinter, pionnier de l'abolition de la peine de mort en France, s'éteint à 95 ans, laissant un héritage indélébile
Robert Badinter, figure emblématique de l'abolition de la peine de mort en France, nous a quittés à l'âge de 95 ans.
Avocat de renom et ancien ministre de la Justice de François Mitterrand, il a consacré sa vie à la défense des droits humains.
Né à Paris en 1928 dans une famille juive d'origine européenne de l'Est, Robert Badinter a été profondément marqué par la tragédie de la déportation de son père, arrêté sous ses yeux en 1942 et décédé dans le camp de concentration de Sobibor, en Pologne.
Après des études de lettres et de droit, il est devenu avocat au barreau de Paris.
Dès le début de sa carrière, Robert Badinter s'est engagé en faveur de l'abolition de la peine de mort.
Il a plaidé de manière infatigable contre cette pratique barbare devant les cours d'assises françaises.
Son combat a trouvé écho en 1981, lorsque François Mitterrand est devenu président de la République et l'a nommé ministre de la Justice.
Malgré un climat hostile, il a réussi à faire voter l'abolition de la peine de mort par l'Assemblée nationale en octobre de la même année.
Au-delà de son action pour l'abolition de la peine de mort, Robert Badinter était également un fervent défenseur des droits des homosexuels et un Européen convaincu.
Son engagement en faveur de la justice et des valeurs républicaines était inébranlable.
Après son départ du gouvernement, Robert Badinter a présidé le Conseil constitutionnel pendant neuf ans.
Il a également été sénateur socialiste de 1995 à 2011.
Jusqu'à son dernier souffle, il a lutté pour l'abolition universelle de la peine de mort, inscrite dans la Constitution française en 2007.
Marié à la philosophe Elisabeth Badinter depuis 1966, Robert Badinter laisse derrière lui un héritage indélébile.
Sa mort a suscité de nombreuses réactions, notamment celle du président Emmanuel Macron qui a salué en lui une "figure du siècle" et "une conscience républicaine".
Le Parti socialiste a également exprimé sa tristesse et a rendu hommage à ce "défenseur ardent des droits de l'homme" qui a marqué l'histoire de la justice en France.
Le ministre de la Justice actuel, Eric Dupond-Moretti, a quant à lui salué un "immense avocat, garde des Sceaux visionnaire et courageux" qui laisse derrière lui un vide incommensurable.
La disparition de Robert Badinter est une perte majeure pour la République française.
Son combat pour la justice restera une source d'inspiration pour les générations futures.