
Publié le lundi 07 octobre 2024
"Squat à Lisieux : une trentaine d'exilés menacés d'expulsion, un appel au soutien face aux dangers de la rue"
Une trentaine de personnes en situation de migration ont pris leurs quartiers début octobre dans l'ancienne clinique des Buissonnets, située à Lisieux, qui a également servi comme couvent pour une congrégation religieuse.
Ce bâtiment, acquis en décembre 2023 par le groupe immobilier Creadimm de Caen, est désormais le foyer temporaire de ces exilés.
Le collectif local de soutien aux sans-papiers, "Solidarité Exilés", n'avait pas été informé de ce changement de propriétaire.
La préfecture du Calvados a été informée de la situation et pourrait envisager une expulsion des occupants.
Parmi ces migrants, on trouve des hommes, des femmes et plusieurs familles avec des enfants scolarisés dans la région.
Koussi, un jeune homme de 25 ans originaire de la Côte d'Ivoire, est en France depuis cinq ans pour ses études.
Sans papiers et en difficulté financière, il a connu de nombreuses nuits passées à la belle étoile.
Il redoute à présent de devoir afronter à nouveau la rue.
Il déclare : "Nous étions auparavant dans un autre squat menacé d'expulsion.
Si celui-ci est fermé, il n'y a nulle solution.
Dormir dehors peut rendre fou, surtout pendant l'hiver." Les places dans les centres d'hébergement d'urgence étant limitées, les sans-papiers n'y sont souvent pas prioritaires.
Un membre du collectif souligne que ce squat représente le dernier recours avant la rue, précisant que ces personnes aspirent à rester en France et que leur volonté devrait être respectée.
De son côté, Erick Blandin, président de Creadimm, s'oppose fermement à cette occupation, souhaitant transformer le site en un établissement hôtelier destiné aux patients.
Il souligne l’importance de ce projet pour le bien-être des malades, tout en posant la question de la priorité entre l’assistance aux malades et l’aide aux migrants.
Le promoteur a déposé deux plaintes, l'une pour violation de domicile et l'autre pour coups et blessures, suite à une altercation avec un membre du collectif au cours d'une visite sur place.
La préfecture du Calvados n’a pas encore pris de décision finale, mais elle examine "toutes les voies de droit" pour permettre une évacuation rapide du bâtiment, tout en le collectif proposant de préserver l’intégrité des lieux.