Publié le vendredi 19 janvier 2024
Affaire Théo : Des policiers condamnés avec sursis pour violences, en soulagement et déception
Trois policiers ont été condamnés à des peines de prison avec sursis allant de trois à douze mois par la cour d'assises de Seine-Saint-Denis dans l'affaire Théo.
Après plus de neuf heures de délibéré, la cour a rendu son verdict vendredi.
Le gardien de la paix Marc-Antoine Castelain, reconnu coupable du coup de matraque ayant gravement blessé Théo Luhaka en 2017, a été condamné à douze mois de prison avec sursis et cinq ans d'interdiction d'exercer sur la voie publique.
Ses collègues, Jérémie Dulin et Tony Hochart, ont quant à eux écopé de trois mois de prison avec sursis pour violences volontaires.
L'avocat général avait requis des peines allant de trois mois à trois ans de prison avec sursis, mais la cour a décidé de ne pas les suivre.
Elle n'a pas non plus retenu la qualification de "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou infirmité permanente".
Théo Luhaka, âgé de 29 ans aujourd'hui, porte des séquelles irréversibles depuis son interpellation en 2017.
Les faits ont été filmés par les caméras de la ville d'Aulnay-sous-Bois et ont provoqué une vive émotion.
Malgré deux opérations chirurgicales, Théo souffre d'incontinence.
Les trois policiers ont été mutés dans leurs régions d'origine suite à une enquête administrative de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) qui a conclu à un "usage disproportionné de la force" lors de l'interpellation.
La condamnation des policiers a été perçue comme une victoire pour la défense de Théo.
Son avocat, Antoine Vey, a réagi en déclarant qu'il s'agissait d'une décision d'apaisement.
De son côté, l'avocat du gardien de la paix Marc-Antoine Castelain a exprimé un "immense soulagement", soulignant que cette condamnation avait prouvé l'innocence de son client.
Cette affaire a ravivé le débat sur le maintien de l'ordre et l'usage de la force, qui continue de faire la une après d'autres incidents impliquant la police.