Le Conseil de Paris a, lors de sa session de mardi, exprimé une demande visant le retrait immédiat de la proposition de loi concernant la modification du mode de scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille, en cours de discussion à l'Assemblée nationale.

Cette résolution a été adoptée avec une large majorité, totalisant 96 voix pour, 27 contre et 34 abstentions.

L'exécutif municipal a souligné que "les villes de Paris, Lyon et Marseille méritent mieux qu'un débat escamoté et des manipulations électorales".

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a critiqué cette réforme, la qualifiant de "régression démocratique" qui diminuerait l'influence des maires d'arrondissement.

Rémi Féraud, leader du groupe socialiste, a ajouté que cette loi viserait à "sauver le soldat Rachida Dati" en préparation des prochaines élections municipales, mettant en avant que la proposition de loi, élaborée par le député Renaissance Sylvain Maillard, semble favoriser des élus plus intéressés par leur popularité que par la démocratie réelle.

La réforme prévoit d'instaurer, dès les municipales de 2026, deux types de scrutins pour les trois grandes villes : un pour élire les conseillers d'arrondissement et l'autre pour les membres du conseil municipal sur une circonscription unique. À l'heure actuelle, les électeurs votent pour une liste de conseillers dans chaque arrondissement, où les élus en tête de liste siègent aux conseils respectifs.

Opposants au projet, comme le maire LR Geoffroy Boulard, craignent un afflux de partis politiques radicaux à l'assemblée, tandis que des défenseurs de la réforme soutiennent qu'elle corrigerait des dysfonctionnements du système actuel.

Maud Gatel, cheffe du groupe MoDem, a dénoncé le fait qu'un maire puisse être élu avec moins de voix que son adversaire, attirant ainsi le soutien de certains membres de l'opposition.