
Publié le lundi 03 février 2025
Découverte de moules d'eau douce menacées dans la Seine : un indicateur positif de la santé du fleuve à Paris
Une découverte surprenante a été faite dans la Seine, à Paris, avec la détection de moules d'eau douce, qui sont menacées d'extinction.
Cette trouvaille s'inscrit dans le contexte d'une amélioration de la qualité de l'eau du fleuve, rappelant le moment où la maire de Paris, Anne Hidalgo, a plongé dans la Seine l'été dernier pour démontrer son bon état sanitaire, à l'approche des Jeux Olympiques.
Des prélèvements récents, réalisés par l’Office Génie Écologique, ont révélé la présence d’ADN de trois espèces de moules d’eau douce en danger, à savoir la mulette épaisse, la mulette des rivières et l'anodonte comprimée.
Vincent Vignon, écologue impliqué dans cette recherche, souligne que ces espèces, très sensibles à la pollution, ne se développent que dans des eaux peu contaminées.
Il attribue cette situation à près de 50 ans d’efforts en matière d’assainissement, accentués par les améliorations récentes du réseau d'eau, considérées comme un aboutissement avant les JO.
Pour analyser la présence de ces moules, une étude a été menée durant l'été 2024, au cours de laquelle 20 litres d’eau ont été filtrés à huit points le long de la Seine.
Grâce à ces analyses, les chercheurs ont identifié 36 espèces de poissons, représentant une multiplication par dix par rapport aux années 1960, ainsi que 23 moules d’eau douce, dont celles en voie de disparition. Étonnamment, ces moules réussissent à s'épanouir dans un environnement urbain tel que Paris, loin des milieux aquatiques sauvages.
Une hypothèse avancée pour expliquer cette adaptation est l'impact de l'éclairage artificiel, qui pourrait stimuler la croissance du phytoplancton, aliment de ces moules.
Les recherches se poursuivront, mais il est à noter que la capacité d'une seule moule à filtrer jusqu'à 40 litres d’eau par jour contribue significativement à la purification naturelle du fleuve.