Publié le vendredi 24 novembre 2023
Un père en procès pour l'enlèvement violent de ses enfants à Drancy en 2020 : la défense invoque le syndrome de l'abandon et demande une peine adaptée
Un père est actuellement jugé à Bobigny pour avoir enlevé violemment ses enfants chez leur grand-mère à Drancy en 2020.
Sa défense a plaidé un syndrome de l'abandon, expliquant que les petits lui semblaient "abandonnés par leur mère", lui-même ayant été abandonné à la naissance en Algérie.
Devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis, Fouad S.
a déclaré : "J'ai pété un plomb, les enfants sont à l'abandon, abandonnés par leur mère, je suis allé récupérer mes enfants".
La défense a jugé les réquisitions de l'avocate générale, qui a demandé 18 ans de réclusion criminelle assortis d'une période de sûreté des deux tiers, "démesurées" et pas adaptées aux faits et à la réalité de l'affaire.
Le père de 35 ans avait agi avec un complice lors de l'enlèvement violent au domicile de la grand-mère maternelle.
La porte avait été défoncée à l'aide d'une disqueuse et d'un bélier, et un fumigène avait été lancé.
L'avocat de la défense a affirmé : "Si on ne comprend pas le trouble abandonnique le concernant, on rate le dossier".
Fouad S.
avait en effet été abandonné à la naissance en Algérie avant d'être adopté à un mois et ramené en France.
Sa relation avec son ex-compagne s'est détériorée jusqu'à une séparation définitive en 2018.
L'accusé a été décrit comme un homme violent et pratiquant un islam rigoriste.
Cependant, aucune radicalisation n'a été signalée pendant sa détention.
Son avocat a souligné que depuis trois ans, il est en train de changer et de travailler sur lui-même.
La mère, anxieuse après la soustraction de son aîné en Algérie et une tentative d'enlèvement, a quitté définitivement le domicile.
Depuis cinq ans, la grand-mère maternelle a une délégation d'autorité parentale.
Après quatre jours d'enquête, la police a interpellé le père dans un hôtel à Villepinte et retrouvé les enfants sains et saufs.
En ce qui concerne les autres accusés, des peines allant de deux ans avec sursis à 10 ans d'emprisonnement ont été requises pour enlèvement ou complicité.
Le verdict de cette affaire est attendu ce vendredi.