Un professeur d'anglais d'un lycée professionnel du XVIIe arrondissement de Paris a été condamné à une amende de 800 euros pour avoir brûlé les copies du bac de ses élèves.

Victor Immordino a réalisé cet acte de protestation afin de dénoncer une politique éducative qu'il juge nocive pour ses élèves.

Selon lui, l'examen du bac empêche toute innovation dans l'éducation et ne favorise pas l'intérêt sincère des élèves pour les matières enseignées.

Victor Immordino avait constaté un niveau catastrophique chez ses élèves après avoir corrigé leurs copies du bac.

Il décide alors d'incendier 63 d'entre elles devant son lycée, dans le but d'attirer l'attention des médias et de susciter une réflexion sur les méthodes d'enseignement en vigueur.

Bien que son geste ait été motivé par une volonté de défendre ses élèves, il a été jugé pour "destruction par moyen dangereux" et encourait jusqu'à dix ans de prison.

L'enseignant, qui a depuis quitté l'Éducation nationale et souhaite développer une méthode d'enseignement alternative, a affirmé avoir pris les précautions nécessaires pour éviter tout incendie.

Il a également souligné que ses actions avaient permis à ses élèves de repasser l'examen dans de meilleures conditions grâce à la bienveillance dont ils ont bénéficié.

L'avocate de Victor Immordino, Me Célia Chauffray, a plaidé en faveur de la protection de la liberté d'expression, affirmant que les questions relatives aux méthodes d'enseignement étaient d'intérêt général.

Cependant, les juges ont contesté cette affirmation, estimant que l'enseignant aurait pu dénoncer les méthodes de l'Éducation nationale par le biais de ses syndicats.

Cette affaire soulève la question de la limite entre la liberté d'expression et les actions jugées illégales.

Bien que la démarche de Victor Immordino ait suscité des débats, elle a également reçu le soutien de nombreux professionnels de l'Éducation nationale.