Strasbourg commémore ce samedi les 80 ans de sa Libération, un événement marquant survenu le 23 novembre 1944, lorsque la deuxième division blindée du général Leclerc a pénétré dans la ville, soutenue par des troupes britanniques et américaines. À cette occasion, le drapeau français a été hissé au sommet de la cathédrale de Strasbourg, mettant fin à plus de quatre ans d'annexion allemande de l'Alsace.

Parmi les souvenirs des témoins de cette période, le récit d'Albert Kieffer, un ancien boulanger-pâtissier aujourd'hui âgé de 96 ans, est particulièrement précieux.

Résidant dans le quartier de Koenigshoffen, il a rejoint les Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) alors qu'il n’avait que 16 ans.

Albert Kieffer a vécu les événements marquants de la guerre depuis son domicile dans le quartier de Neudorf.

Sa vie a changé le 6 septembre 1943, lorsque des bombardiers américains ont lancé des attaques sur la zone, causant la mort de 195 personnes et le blessant lui-même.

Hospitalisé, il a eu une prise de conscience qui l'a poussé à s'engager dans la Résistance.

Il a intégré un bataillon des FFI, agissant en tant que garde à la Wantzenau et à Kilstett, où il devait contrôler les mouvements nocturnes.

Il se souvient de ses patrouilles discrètes dans la forêt, équipé d’un fusil Mauser confisqué.

Son bataillon, bien qu'étant dans des conditions rudimentaires, a utilisé les ressources disponibles, souvent revêtu de l’uniforme des chasseurs alpins en raison du manque d'équipement spécifique.

Après la Libération, Albert Kieffer a également fait partie d'un bataillon de détection et de contrôle aérien.

Par la suite, il a consacré sa vie à son métier de boulanger à Koenigshoffen, conservant avec fierté son brassard tricolore des FFI, symbole de son engagement durant cette période historique.